La consultation d’aide au sevrage tabagique. Expérience du service de pneumologie de l’EHU d’Oran - 11/01/17

La consultation d’aide au sevrage tabagique est actuellement une activité recommandée dans toutes les structures sanitaires en Algérie et est considérée comme un moyen incontournable dans le programme de prise en charge du cancer. Nous rapportons à travers ce travail le bilan d’activité de l’unité de tabacologie de notre service.

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 253 dossiers de patients suivis pour sevrage tabagique durant la période allant de juin 2013 jusqu’à juin 2016.

Il s’agit de 246 hommes et 7 femmes. La moyenne d’âge était de 42ans. La consommation moyenne était de 16 cigarettes par jour avec une moyenne d’âge de début à 16ans. La dépendance nicotinique évaluée par le test de Fagerstrom était très forte dans 15,8 % des cas, forte (35,6 %), moyenne (33,5 %) et faible (15,1 %). Nous avons noté que la consommation des cigarettes était associée au cannabis (13 %), le tabac à chiquer (7 %) et l’utilisation du narguilé (12 %) notamment chez les plus jeunes fumeurs. Les notions d’anxiété et de dépression recherchées par le test HAD étaient retrouvées respectivement dans 17,8 et 9 % des cas. Parmi ces fumeurs, 90 % ont déjà tenté auparavant le sevrage sans aide médicale. Les prescriptions thérapeutiques étaient surtout basées sur les substituts nicotiniques (30 % des cas) et la prise en charge psychologique. Le sevrage total était obtenu dans 16 % des cas (dont 4 femmes). Le manque de moyens financiers (80 % des cas), l’indisponibilité des patchs nicotiniques sur le marché, les co-addictions et les problèmes sociaux constituent un réel obstacle au bon déroulement des consultations d’aide au sevrage tabagique.

La consultation d’aide au sevrage tabagique est un moyen indiscutable dans la prévention des maladies liées au tabac. Néanmoins, il est impératif de renforcer cette activité par la prise en charge des patients sur le plan social afin d’obtenir de meilleurs résultats.