Les maçons sont exposés à de multiples risques professionnels. L’exposition quotidienne à différentes substances retentit sur l’appareil respiratoire. Ces conséquences sont variables et peuvent être graves.
Afin de décrire les effets respiratoires de l’exposition professionnelle chez le maçon, nous avons mené une étude rétrospective portant sur tous les malades admis au service des maladies respiratoires entre décembre 2015 et août 2016, et ayant comme profession la maçonnerie.
Il s’agit de 70 patients, tous de sexe masculin, avec une moyenne d’âge de 53 ans (extrêmes : 21 à 83 ans). Le tabagisme était retrouvé dans 54 % des cas et le bas niveau socioéconomique dans tous les cas. La durée moyenne d’exposition était de 20 ans (extrêmes : 5 à 50 ans). Parmi nos patients, 24 % ont commencé la pratique de maçonnerie avant l’âge de 20 ans, 95 % ne portait pas de masque de protection au travail et 47 % avaient une assurance maladie obligatoire. Le tableau clinique était dominé par la dyspnée d’effort dans 91 % des cas, la douleur thoracique dans 86 % et l’hémoptysie dans 43 % des cas. L’imagerie thoracique avait objectivé un processus tumoral dans 49 % des cas, des bulles d’emphysème dans 31 % des cas, un épanchement pleural dans 17 % des cas et un pneumothorax dans 10 % des cas. Il s’agissait d’un carcinome bronchogénique dans 59 % des cas dont 23 % étaient sans habitudes toxiques, d’un poumon emphysémateux dans 31 % des cas compliqué d’un pneumothorax dans 40 % des cas, d’une pleurésie tuberculeuse dans 14 % des cas, d’un kyste hydatique pulmonaire dans 7 % des cas et d’un aspergillome pulmonaire dans 2 % des cas.
Au terme de cette étude, nous insistions sur la fréquence importante de survenue de carcinome bronchogénique chez le maçon, surtout en dehors de toute habitude toxique.
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Publié par Elsevier Masson SAS.