Le cisplatine reste une pierre angulaire dans les prises en charge thérapeutiques en oncologie thoracique aussi bien en périopératoire qu’en première ligne des cancers bronchiques métastatiques chez les patients non mutés, et dans le mésothéliome pleural en première ligne. De par le risque de toxicité néphrologique, son administration nécessite une hydratation intraveineuse concomitante, avec une surveillance régulière de la fonction rénale. À l’heure actuel, il n’existe pas de protocoles standardisés d’hydratation, ce qui crée des différences notables entre les centres portant sur le type de soluté, son volume et le lieu d’administration (ambulatoire ou hospitalisation).
Nous avons réalisé une analyse rétrospective portant sur 27 patients atteints d’un cancer bronchique tous stades confondus qui ont reçu en hôpital de jour de la clinique mutualiste de Grenoble de forte dose de cisplatine (>70mg/m2/cure) entre le 1er mai 2016 et le 1er mai 2017. L’analyse des données a porté sur un critère biologique solide qu’est la créatinine sanguine associée au calcul de la clairance. Des critères secondaires sont également analysés à savoir la survenue d’hospitalisations intercurrentes liées aux effets indésirables de la chimiothérapie (insuffisance rénale aiguë, troubles digestifs, cardiaque ou infectieux, altération de l’état général), la survenue d’autres toxicités liées au cisplatine (neurotoxicité, oto-toxicité), et l’utilisation de médicaments aggravant la fonction rénale (anti-inflammatoires, diurétiques, antibiotiques…). Une étude descriptive de la population est réalisée, avec une extraction de données portant sur l’âge, le sexe des patients, l’histologie, le stade de la maladie, le nombre de cures administrées, la meilleure réponse tumorale après 2 cures à chaque fois, ainsi que le performance status à chaque cure.
L’analyse du critère principal et des critères secondaires confirment l’absence de toxicité de ce type d’aministration.
Ce travail a permis une évaluation de nos changements récents de pratiques concernant l’administration du cisplatine à forte dose en ambulatoire. Il a également pour but de valider la sécurité de nos protocoles en oncologie thoracique dans cette indication, et de refaire un point sur l’intérêt médicoéconomique de ce type de prescription ambulatoire.
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Publié par Elsevier Masson SAS.