La miliaire tuberculeuse représente l’une des formes les plus graves de la tuberculose maladie. L’objectif était de déterminer les facteurs prédictifs de décès au cours de la miliaire tuberculeuse chez les sujets infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
Une étude longitudinale prospective a été menée à l’hôpital Jamot de Yaoundé du 15 juin 2016 au 15 juin 2017. Nous avons inclus les patients de deux sexes, âgés d’au moins quinze ans, atteints de miliaire tuberculeuse et infectés par le VIH. Le diagnostic de miliaire tuberculeuse a été posé sur la base d’un faisceau d’arguments épidémiologiques, cliniques, radiologiques et biologiques. L’aspect radiologique typique était défini par des images micronodulaires disséminées aux deux champs pulmonaires. Les données collectées ont été analysées à l’aide du logiciel Epi Infos 7.2. Les facteurs prédictifs de décès ont été identifiés par analyse univariée des différents aspects de la miliaire tuberculeuse en fonction de la survenue ou non du décès. Toute différence inférieure à 0,05 a été considérée comme statistiquement significative.
Au total, 45 patients ont été colligés. Vingt-deux patients étaient de sexe féminin (48,9 %) et 23 patients de sexe masculin (51,1 %). Le sex-ratio était de 1,04. L’âge moyen était de 39,3 ans avec des extrêmes de 17 et 63 ans. Quarante-huit pour cent avaient atteint le niveau secondaire d’études. Les principaux facteurs favorisants étaient l’alcoolisme (40 %) et le tabagisme (20 %). Trente-sept pour cent des patients ont été diagnostiqués dans un délai de 30 à 90jours. La preuve bactériologique a été obtenue dans 60 % des cas. L’aspect radiologique typique était retrouvé chez 2/3 des patients. Le taux moyen de CD4 était de 157,3/mm3 de sang. Le taux de létalité était de 28,8 %. Les décès survenaient dans 46,1 % des cas entre le 2e et le 4e mois de traitement. Les facteurs prédictifs de décès retrouvés chez nos patients étaient l’âge supérieur ou égal à 55 ans (p=0,01), l’alcoolisme (p=0,03), la présence de signes de lutte (p=0,04) et d’une thrombopénie sévère (p=0,03).
Les patients âgés de plus de 55 ans, alcoolique, présentant des signes de lutte et une thrombopénie sévère doivent faire l’objet d’un suivi particulier aux fins de réduire le taux de mortalité.
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Publié par Elsevier Masson SAS.