Les inhibiteurs tyrosine-kinase de l’EGFR (TKI) sont le traitement standard en première ligne des patients porteurs de CPNPC avec mutation activatrice de l’EGFR. Il existe peu de données sur la tolérance et l’efficacité de ce traitement chez les patients octogénaires, en particuliers caucasiens. L’objectif de cette étude multicentrique rétrospective est d’évaluer la tolérance et l’efficacité des TKI EGFR dans cette population en vie réelle.
Il a été collecté les données de patients âgés de 80 ans ou plus, porteurs de CPNPC avec mutation de l’EGFR traités par TKI entre le 1/1/2011 et le 31/3/2015, quelle que soit la ligne du traitement. Il a été recueilli les caractéristiques cliniques, la tolérance et l’efficacité du traitement en termes de survie sans progression (SSP) et de survie globale (SG).
Il a été inclus 114 patients issus de 20 centres français : 77 % (n=88) étaient des femmes, âge médian 83,9±3,9 ans, 98,3 % (n=112) caucasiens, 76,3 % (n=87) non-fumeurs, 95,6 % adénocarcinome, 90,4 % (n=94) vivent à leur domicile (45 % avec une aide à domicile), 76,4 % prenaient plus de 3 médicaments/jour. Au diagnostic, le performance statut était : grade 0–1/2–3 : 71,6 % (n=73), 28,4 % (n=29). Stade IV : 79,8 % (n=91), stade III : 13,2 % (n=15), stade I–II : 7 % (n=8). Les patients étaient porteurs de mutation de l’EGFR de l’exon 18, 19, 20, 21 dans 7,8 %, 46,5 %, 5,2 % 40,5 % des cas respectivement. Une évaluation gériatrique a été effectuée dans 35 % des cas. Le délai médian entre les premiers symptômes et le diagnostic était de 55jours. Au total, 97,3 % des patients étaient traités par un TKI d’EGFR en 1re (83,2 %) et 2e ligne (14,1 %). La SSP était de 11,9 mois (IC95 % : 8,6–14,7). Le taux de réponse et de contrôle de la maladie étaient de 67 % et 78,9 % respectivement. Après progression (n=78) selon RECIST, 34 patients ont poursuivi le TKI. Après arrêt du TKI, 45 patients ont reçu un nouveau traitement : 17 patients une chimiothérapie, 15 patients une radiothérapie et 10 patients un nouveau TKI de l’EGFR (3 patients inconnu). La médiane de SG était de 20,9 mois (IC95 %, 14,3–27,1). Les principales toxicités étaient : cutanées 66 % des cas (grade III–IV : 10 %), diarrhées 56 % (grade III–IV 15 %, grade V : 2 %) ou autre toxicité : 25,6 % (grade III–IV : 41 %).
Cette analyse dans le monde réel montre que les patients octogénaires présentant un CPNPC avec mutation de l’EGFR traitée par TKI, présentent des résultats et un profil de toxicité comparables aux sujets plus jeunes. L’évaluation gériatrique est toujours sous utilisée dans cette population.
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Publié par Elsevier Masson SAS.