Les données des patients pris en charge pour exacerbation d’asthme au service des urgences des hôpitaux civils de Colmar ont été analysées sur une période de plus d’un an, afin d’en connaître les caractéristiques.
Notre étude prospective s’est déroulée du 1er juin 2015 au 15 juillet 2016, aux urgences des hôpitaux civils de Colmar et incluait des patients de plus de 17 ans présentant une exacerbation d’asthme. Un questionnaire a été mis en place dans le service des urgences et complété par les médecins urgentistes, dans le but de recueillir les données concernant les caractéristiques principales de ces patients. Nous avons également recueilli les données des patients qui se sont rendus à la consultation spécialisée post urgence, mise en place en pneumologie pour l’étude, afin d’évaluer leur devenir.
Les données de 46 patients pris en charge aux urgences pour asthme ont été analysées : il s’agissait de sujets en majorité jeunes de moins de 45 ans (moyenne d’âge de 39,5 ans), sans suivi pneumologique spécialisé (58,7 % des patients) et ne bénéficiant d’aucun traitement de fond pour la moitié d’entre eux. Quinze pour cent des patients avaient déjà été hospitalisés aux urgences au moins une fois pour exacerbation de leur asthme dans l’année précédente. D’après le traitement de fond dont ils bénéficiaient au moment de leur exacerbation, il s’agissait d’asthme persistant modéré à sévère dans un peu plus de 40 % des cas (traitement de palier 3 ou 4–5, [1 GINA Report : (2017).
Cliquez ici pour aller à la section Références]). Le facteur déclenchant de l’exacerbation était principalement infectieux (75 % des cas) ou lié à une exposition allergénique (1/4 des cas). Il s’agissait d’exacerbations légères à modérées dans 60 % des cas, sévères dans 40 % des cas, d’après les critères GINA [1 GINA Report : (2017).
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Après leur passage aux urgences, les patients ont regagné leur domicile dans 80 % des cas et plus de 60 % d’entre eux ont été vus en consultation post-urgence. Parmi ces patients revus au décours immédiat de l’exacerbation, le traitement de fond de leur asthme a été considéré comme insuffisant dans plus de la moitié des cas. Aucun de ces patients n’a finalement été candidat à une biothérapie.
Dans le contexte de la prise en charge de l’asthme, une collaboration étroite entre médecins urgentistes et pneumologues paraît donc utile, dans le cadre d’une filière asthme et urgence, dont le but est l’amélioration du contrôle de l’asthme et la prévention des exacerbations, dans une population de patients asthmatiques majoritairement sans suivi spécialisé.
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© 2017
Publié par Elsevier Masson SAS.