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Évaluation multidimensionnelle de la dyspnée dans l’asthme - 31/01/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2017.10.161 
C. Chuffart, N. Bautin, S. Fry, T. Perez, C. Chenivesse
 Service de pneumologie et immuno-allergologie, université de Lille, Lille, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La dyspnée est un symptôme cardinal de l’asthme et constitue un élément essentiel d’évaluation du contrôle de la maladie. Son intensité est variable pour un même niveau d’obstruction bronchique, ce qui suggère l’implication d’autres mécanismes. L’objectif principal de notre étude est d’évaluer les dimensions sensorielles et affectives de la dyspnée chez les asthmatiques. Les objectifs secondaires sont de caractériser la dyspnée en fonction des caractéristiques de l’asthme (sévérité, contrôle, allergies, obstruction bronchique, obésité, rhinite, hyperventilation).

Méthodes

Nous avons mené une étude prospective monocentrique observationnelle chez 70 patients asthmatiques dyspnéiques. La dyspnée était caractérisée par le questionnaire Multidimensional Dyspnea Profile (MDP) dans ses dimensions sensorielles (QS) et affectives (A2) cotées sur 50. Les données du MDP ont été décrites pour l’ensemble de la population et comparées en fonction des caractéristiques des patients.

Résultats

La perception sensorielle prépondérante était le « manque d’air » rapportée dans 57 % des cas. Globalement, la dyspnée était intense dans ses dimensions sensorielles (QS à 23,8), affectives (A2 à 19,7). Le vécu affectif était plus marqué chez les asthmatiques anxieux (A2 à 30,7±10,8 sur 50 contre 9,3±8,9 sur 50, p<0,001), chez les non-contrôlés (A2 à 22,8±13 sur 50 contre 12,6±11,5 sur 50, p=0,002), chez les hyperventilants (A2 à 24,5±11,1 sur 50 contre 13,2±13,7 sur 50, p<0,001). La dimension sensorielle était plus intense chez les patients anxieux (QS à 26,1±6,8 sur 50 contre 20,1±11, p=0,036), chez les patients obèses (QS à 27,7±8,4 sur 50 contre 22,1±9,1 sur 50, p=0,026) et chez les patients présentant des symptômes d’hyperventilation (QS à 27,6±7,2 sur 50 contre 18,2±10 sur 50, p<0,001). Le MDP avait une bonne cohérence interne dans notre population d’asthmatiques avec un coefficient alpha de Cronbach à 0,834.

Conclusion

Le questionnaire MDP est faisable et valide dans l’asthme. Il permet de caractériser une dimension sensorielle et affective de la dyspnée dont le profil est modifié de manière quantitative et qualitative par le contrôle de la maladie, les comorbidités et l’anxiété. Cette étude suggère que le MDP puisse constituer un outil d’orientation et de prise en charge face à une dyspnée chez un patient asthmatique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 35 - N° S

P. A77 - janvier 2018 Retour au numéro
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