Malgré l’endémicité de la maladie hydatique dans certains pays du bassin méditerranéen, l’atteinte costo-vertébrale est rare. Toutefois, elle reste la plus fréquente et la plus grave des localisations osseuses. Le but de notre étude était de préciser, les caractéristiques cliniques et thérapeutiques de cette localisation hydatique.
Entre 2000 et 2018, 14 patients ont été pris en charge pour une hydatidose costo-vertébrale dans le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire de l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana en Tunisie.
Notre étude comportait 9 hommes et 5 femmes, avec un âge moyen de 48±15,4 ans [27–76 ans]. Des antécédents de kystes hydatiques (KH) étaient retrouvés dans 5 cas (2 KH hépatiques, 2 KH de la paroi thoracique et un KH pulmonaire). La symptomatologie clinique était faite de douleurs rachidiennes (7 cas), d’hémoptysie (2 cas), de tuméfaction cutanée (5 cas), de déficit neurologique (3 cas ; paraplégie, paraparésie et compression médullaire, chacune dans 1 cas). L’atteinte du rachis dorsal était plus fréquente (9 cas). La 7e côte était la plus souvent touchée (5 cas), suivie par la 8e (3 cas). L’atteinte était latéralisée à droite dans 7 cas, à gauche dans 5 cas et bilatérale dans 1 cas. La tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) avaient montré : une lyse osseuse (7 cas), une extension intracanalaire (6 cas), une extension aux parties molles (5 cas) et une compression médullaire (1 cas). L’imagerie avait permis de retrouver d’autres localisations hydatiques concomitantes : pleurale (2 cas) et hépatique (1 cas). Le traitement était chirurgical dans tous les cas. Une exérèse costo-vertébrale large a été réalisée dans 12 cas. Les suites opératoires étaient compliquées dans 3 cas (un cas de paraplégie associée à une embolie pulmonaire, un cas d’hématome dorsal non compressif et un cas de détresse respiratoire). La durée moyenne d’hospitalisation était de 9,4±8jours [4–33jours]. L’évolution était favorable chez 9 patients et 3 patients ont présenté une récidive.
La présentation clinique de l’hydatidose costo-vertébrale est souvent insidieuse et non spécifique. Toute symptomatologie pariétale ou rachidienne dans un contexte d’endémie hydatique, doit faire penser au diagnostic. L’IRM occupe une place importante dans l’étude de l’extension hydatique. La prise en charge chirurgicale est difficile, nécessitant souvent plusieurs intervenants (chirurgien thoracique, orthopédiste et neurochirurgien).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2018
Publié par Elsevier Masson SAS.