Les fumeurs infectés par le VIH (FVIH) présentent un surrisque de morbidité et de mortalité par rapport à ceux qui ne fument pas. L’arrêt du tabac est pour eux une nécessité [1Lifson A.R., Lando H.A. Smoking and HIV Curr HIV/AIDS 2012 ; 9 : 223-230 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références] mais ils cumulent les facteurs d’échec du sevrage [2Duval X., Baron G., Garelik D., et al. Living with HIV. antiretroviral treatment experience and tobacco smoking: result from a multisite cross sectional study Antivir Ther 2008 ; 13 : 389-397
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Cette étude présente les résultats de la prise en charge de FVIH dans un centre de tabacologie assurant également la mission de CLAT et de CeGIDD.
Étude rétrospective analysant les tentatives d’arrêts de 121 FVIH pris en charge entre le 01/01/1999 et le 31/12/2015. Ces données sont comparées à celles des consultants non infectés par le VIH (FNVIH) dans la même période (n=1954). Exhaustivité de l’étude : 85 % ; analyse statistique avec test du Chi2, seuil de significativité fixé à 5 %.
Les fumeurs infectés par le VIH sont majoritairement des hommes comparativement à ceux qui ne sont pas infectés : (SR=2,3 FVIH vs 0,6 FNVIH), ils sont également plus jeunes (âge moyen : 36 ans vs 49 ans). Leur motivation à l’arrêt du tabac est inférieure (Richmond≤7 : 41 % vs 21 % ; p<0,05), leur consommation journalière de cigarettes (26C/J vs 20C/J ; p<0,05) et leur niveau de dépendance (FTCD : 7,2 vs 6,9 ; p<0,05) sont supérieurs. Les états dépressifs (64 % vs 29 % ; p<0,05), l’usage d’autres SPA (59 % vs 25,6 % ; p<0,05), les situations de précarité sociale (67 % vs 22,5 % ; p<0,05) sont plus fréquents. L’aide à l’arrêt associe TCC et pharmacothérapies (substituts nicotiniques (TNS)=78 %, varénicline=20 %) qui sont bien tolérés. La posologie initiale du TNS transdermique est plus élevée (35,5mg vs 28mg ; p<0,05) et le recours aux antidépresseurs plus fréquent (61 % vs 22,4 % ; p<0,05). L’abstinence au 6e mois, est inférieure chez les FVIH comparativement au FNVIH (19,8 % vs 41 % ; p<0,05). Toutefois, le contrôle des coaddictions et des troubles dépressifs améliore le taux d’abstinence.
Le sevrage tabagique des fumeurs infectés par le VIH obéit aux règles habituelles de l’aide à l’arrêt du tabac ; l’optimisation du résultat du sevrage nécessite le contrôle des comorbidités associées au tabagisme.
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Publié par Elsevier Masson SAS.