L’adénosine désaminase (ADA) pleural est un biomarqueur proposé pour aider au diagnostic de la tuberculose pleurale, cette enzyme ubiquitaire intervenant dans le métabolisme des bases puriques est largement retrouvée dans les lymphocytes T, les monocytes et les macrophages activés lors d’un processus d’immunité à médiation cellulaire. L’objectif de notre étude était de montrer l’intérêt du dosage de l’ADA dans le liquide pleural dans le diagnostic des pleurésies tuberculeuses.
Il s’agit d’une étude rétrospective, concernant les patients ayant réalisé un dosage de l’adénosine désaminase dans le liquide pleural, à l’hôpital du jour, service de pneumologie de l’hôpital Moulay Youssef, CHU Ibn Sina du Rabat, durant la période allant du janvier à juin 2018. L’analyse statistique a été effectuée par le logiciel SPSS 20. Nous avons calculé la sensibilité (Se), la spécificité (Sp), la valeur prédictive positive (VPP) et la valeur prédictive négative (VPN) avec un seuil d’ADA fixé à 37UI/L.
Nous avons inclus 187 patients admis pour pleurésie, dont 62 malades avaient bénéficié du dosage de l’adénosine désaminase, avec une moyenne d’âge de 45±30 ans, la sex-ratio est de 1,2 (44 % femmes et 56 % hommes), 65 % avaient des habitudes toxiques. Quatre-vingt-dix pour cent des pleurésies étaient d’origine tuberculeuse, 75 % étaient retenues sur des arguments histologiques (par biopsie pleurale), alors que le reste était retenu devant des arguments cliniques, biologiques, radiologiques et évolutives. Le taux médian d’ADA pleural était de 53UI/L. La sensibilité était de 89 %, la spécificité : 60 %, la VPP : 77 %, et la VPN : 96 %.
Dans les pays à forte prévalence tuberculeuse, face à une pleurésie lymphocytaire, la détermination de l’activité ADA pleurale peut constituer un test de première intention pour exclure ou retenir le diagnostic de pleurésie tuberculeuse, surtout dans les cas non confirmés histologiquement.
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Publié par Elsevier Masson SAS.