La toux est un symptôme prédominant dans la maladie asthmatique et pourtant, ses mécanismes physiopathologiques, en particulier à l’exercice, restent à clarifier. Chez le sujet sain, des travaux récents mettent en évidence une diminution de la réponse tussigène durant l’exercice afin de privilégier les besoins métaboliques imposés par celui-ci. Dans le modèle animal d’asthme (sensibilisé à l’ovalbumine), une perte de désensibilisation du réflexe de toux à l’exercice a pu être montrée [1Tiotiu A., Chenuel B., Foucaud L., Demoulin B., Demoulin-Alexikova S., Christov C., Poussel M. Lack of desensitization of the cough reflex in ovalbumin-sensitized rabbits during exercise PloS One 2017 ; 12 (2) : e0171862
Cliquez ici pour aller à la section Références]. L’objectif de notre étude a été d’étudier l’influence d’un traitement par corticoïdes sur la modulation du réflexe de toux, à l’exercice, chez le lapin sensibilisé à l’ovalbumine.
Quinze lapins sensibilisés à l’ovalbumine ont été répartis en 2 groupes : un groupe contrôle (n=8) et un groupe avec injection intraveineuse de méthylprednisolone à 1mg/kg/jour sur 2jours (n=7). Les stimulations trachéales mécaniques ont été pratiquées au repos et à l’exercice (contractions musculaires par électrostimulation), par un cathéter introduit par la canule de trachéotomie, en ventilation spontanée, afin d’évaluer le seuil de réflexe de toux. L’enregistrement continu du débit ventilé, du volume courant et de l’électromyogramme a permis l’identification rigoureuse des épisodes de toux. Un LBA ainsi que des tests cutanés ont permis d’attester la sensibilisation des lapins à l’ovalbumine.
Il existe une forte tendance à la restauration de la désensibilisation du réflexe de toux à l’exercice (p=0,0625) après traitement par corticoïdes intraveineux (Tableau 1). Dans le groupe contrôle, on ne retrouve pas de modification du seuil du réflexe de toux à l’exercice (p=0,5).
La toux est un symptôme fréquemment associé aux pathologies liées à une inflammation bronchique à éosinophile. L’action anti-inflammatoire de la corticothérapie prise avant l’exercice permet de limiter l’action délétère des PNE sur les récepteurs de la toux, et ainsi augmenter le seuil de la toux à l’exercice. L’inflammation bronchique chez l’asthmatique a donc un rôle central dans la bronchoconstriction, mais aussi dans la toux à l’exercice. Selon ces résultats, la prise de corticoïdes avant l’exercice chez l’adulte asthmatique, permettrait de réduire l’incidence de la toux.
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Publié par Elsevier Masson SAS.