La prévalence de l’asthme varie selon les régions. Les études parcellaires réalisées au Cameroun montrent des prévalences relativement basses. Le but de notre étude était de déterminer la prévalence et les facteurs associés aux symptômes d’asthme dans un pays d’Afrique centrale.
Les données de quatre enquêtes transversales communautaires réalisées de 2014 à 2018 dans trois zones urbaines (Yaoundé, Douala, Garoua) et deux zones rurales (Bandjoun, Figuil) camerounaises ont été analysées. Les sujets âgés d’au moins 19 ans ont été inclus grâce à un échantillonnage stratifié à 3 degrés dans les zones sélectionnées. L’asthme était défini comme la présence des sifflements dans la poitrine au cours des 12 derniers mois. La régression logistique a été utilisée pour rechercher les déterminants de l’asthme.
Des 10 707 sujets inclus, 5945 (55,5 %) sujets étaient des femmes et leur âge médian (intervalle interquartile) était de 36 (26–52) ans. La prévalence (intervalle de confiance à 95 %) de l’asthme était de 3,0(2,7–3,3) %. Après analyse multivariée, les facteurs déterminants indépendants [risque relatif (intervalle de confiance à 95 %)] de l’asthme étaient l’ethnie sahélo-soudanaise 2,82(1,59–5,00), p<0,001 ; les antécédents de tuberculose 2,27(1,29–3,97), p=0,004 ; la rhino-conjonctivite allergique 6,46(3,39–9,48), p<0,001 ; l’eczéma atopique 2,60(1,57–4,28), p<0,001 ; la résidence en zones rurales avec respectivement 2,16(1,41–3,32), p=0,001 pour Figuil et 2,13(1,08–4,19, p=0,020) pour Bandjoun.
La prévalence de l’asthme est faible au Cameroun. L’association entre l’asthme, certains groupes ethniques ou les antécédents de tuberculose devrait inciter à la réalisation d’autres études afin de mieux comprendre les mécanismes impliqués.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2018
Publié par Elsevier Masson SAS.