Effet du traitement par avancée mandibulaire sur les biomarqueurs inflammatoires et métaboliques chez des patients avec un syndrome d’apnées obstructives du sommeil sévère : un essai randomisé contrôlé - 29/12/18
Résumé |
Introduction |
L’inflammation systémique et les atteintes métaboliques sont des mécanismes impliqués dans le lien entre le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et les pathologies cardiovasculaires (CV). L’objectif de cette étude était de déterminer si le traitement par orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) modifie les marqueurs inflammatoires et métaboliques chez des patients atteints de SAOS sévère.
Méthodes |
Nous avons effectué une étude ancillaire d’un précédent essai randomisé contrôlé évaluant l’impact de l’OAM par rapport à un dispositif placebo sur la fonction endothéliale [1 ] chez des patients ayant un indice d’apnées hypopnées (IAH)>30 sans maladie CV déclarée. Sur les 150 patients randomisés, 109 avaient des échantillons disponibles pour mesurer les marqueurs d’inflammation (protéineC réactive [CRP], interleukine-6 [IL-6], factor de nécrose tumorale alpha [TNF-α] et ses récepteurs R1 et R2, adiponectine, leptine et P-sélectine), du métabolisme (glucose, lipides, indice HOMA) et la fraction terminale du peptide natriurétique de type B (NT-proBNP). Ces mesures ont été effectuées avant et après deux mois d’utilisation de l’OAM (n=55) ou du dispositif placebo (n=54).
Résultats |
Dans la population globale de l’étude, l’IAH à l’inclusion corrèle positivement et significativement avec les niveaux de CRP (p=0,02), TNFα (p=0,002) et P-sélectine (p=0,006). Le temps moyen d’utilisation de l’OAM est de 6,6h/nuit contre 6,0h/nuit pour le dispositif placebo (p=0,10). Le traitement par l’OAM réduit significativement l’IAH (p<0,001) et l’indice de désaturation en oxygène (p<0,001), mais n’a pas d’effet sur les marqueurs circulants en comparaison avec le dispositif placebo.
Conclusion |
Chez les patients avec un SAOS sévère et sans maladie CV déclarée, deux mois de traitement avec une OAM réduit la sévérité du SAOS mais n’a pas d’effet sur les facteurs inflammatoires et métaboliques malgré une bonne observance de l’OAM.
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