Le syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil (SAHS) constitue un problème de santé publique compte tenu de sa prévalence élevée et ses complications cardiovasculaires et métaboliques. Le SAHS est de plus en plus diagnostiqué chez le sujet âgé et constitue un facteur de comorbidité dans cette tranche d’âge s’il n’est pas diagnostiqué et pris en charge. Il existe peu d’études qui ont bien élaboré ce sujet, ainsi la fréquence de cette pathologie et sa gravité restent sous-estimées dans cette tranche d’âge.
Il s’agit d’une étude prospective descriptive longitudinale menée au service de pneumologie du CHU Mohamed-Taher-Maamouri de Nabeul, intéressant 346 malades ayant un SAHS confirmé par polygraphie ventilatoire. Le score Epworth a été précisé chez tous les patients. Tous les malades ont eu un bilan biologique précisant le taux de triglycéride, la glycémie à jeun, la cholestérolémie et le taux du LDH. Une échographie abdominale a été pratiquée à la recherche de stéatose hépatique. Pour les patients ayant un SAHS sévère sous CPAP un control trimestriel pour les patients observant et mensuel pour les non-observants. Cette population d’étude est répartie en deux groupes selon l’âge : groupe 1 (G1) : sujets âgés plus de 65 ans et groupe 2 (G2) : sujets jeunes (≤65 ans).
Au total, 346 patients ont été inclus dans notre étude. La fréquence des sujets âgés était de 23,7 %. Sur le plan clinique nous n’avons pas noté des particularités chez les sujets âgés. HTA et la dyslipidémie et les troubles du rythme étaient plus notés dans G1 : HTA était noté dans 63 cas dans G1 versus 131 dans G2 (p=0,008), les troubles du rythme dans 12 cas dans G1 versus 11 cas dans G2 (p=0,001). Le SAOS était plus sévère dans G1 dans 46 cas versus 111 cas dans G2 (p=0,03). Le syndrome métabolique était noté dans 54 cas dans G1 versus 150 cas dans G2 (p=0,1). L’indication de l’appareillage était posée chez 44 malades avec une utilisation moyenne de la CPAP de 8h dans G1 versus 6,3h dans G2 (p=0,03). L’observance thérapeutique était meilleure dans G1 avec une pression efficace moyenne de 9cm H2O dans G1 versus 11cm H2O dans G2 (p=0,01).
Bien que sur le plan clinique nous n’avons pas noté des particularités chez les sujets âgés mais notre étude avait montré que l’âge influence la sévérité du SAOS et augmente le risque cardiovasculaire d’où l’intérêt de dépister cette pathologie dans cette tranche d’âge avec une prise en charge adéquate.
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Publié par Elsevier Masson SAS.