La dyspnée est le principal symptôme de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et altère la qualité de vie des patients. Ses mécanismes d’apparition restent mal connus et son importance n’est pas toujours corrélée à la sévérité hémodynamique. Le syndrome d’hyperventilation (SHV) est un facteur associé à la dyspnée dans plusieurs maladies respiratoires chroniques mais il n’a jamais été recherché de manière systématique dans l’HTAP. L’objectif principal est d’évaluer la prévalence du SHV dans une population de patients avec HTAP.
Les patients présentant une HTAP idiopathique, héritable, associées aux anorexigènes ou au VIH étaient inclus lors d’une hospitalisation pour le suivi de leur HTAP dans le centre de référence de l’hypertension pulmonaire. L’HTAP devait être traitée de façon optimale avec un faible risque de mortalité (absence de signes cliniques et biologiques de rétention hydrosodée, hémodynamique optimale [pression dans l’oreillette droite<8mmHg, index cardiaque>2,5L/min/m2, saturation veineuse en O2>65 %]). Chaque patient répondait aux questionnaires de Nijmegen, de dyspnée, de qualité de vie et d’anxiété-dépression. Une mesure de la pression télé-expiratoire en dioxyde de carbone (P ET CO2) au cours d’un test d’hyperventilation était réalisée. Le diagnostic de SHV était retenu devant l’association d’un score de Nijmegen>23 ou la présence d’au moins deux symptômes typiques survenant au repos ou lors du test d’hyperventilation et la mise en évidence d’une hyperventilation anormale lors du test d’hyperventilation.
De mars à septembre 2019, 35 patients souffrant d’HTAP ont été inclus (sex-ratio femme/homme 6/1, âge médian 48 ans, min–max [21–70]). Les étiologies des patients inclus étaient : HTAP héritable (16/35, 46 %), idiopathique (9/35, 26 %), répondeuse au NO (6/35, 17 %), associée aux anorexigènes (2/35, 6 %), associée au VIH (2/35, 6 %). Dix patients présentaient un syndrome d’hyperventilation correspondant à une prévalence de 29 % [IC95 % : 14 ; 44]. Les étiologies des patients présentant un SHV étaient les formes idiopathiques (4/10, 40 %), répondeuses au NO (4/10, 40 %), héritables (1/10, 10 %) et associées au VIH (1/10, 10 %).
Le SHV est fréquent dans l’HTAP et peut expliquer au moins en partie la dyspnée chez certains patients avec traitement optimal de la maladie.
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Publié par Elsevier Masson SAS.