La lèpre et la tuberculose sont deux affections causées par des mycobactéries, respectivement Mycobacterium leprae et Mycobacterium tuberculosis. Ces deux affections sont endémiques en Côte d’Ivoire. Elles surviennent le plus souvent chez l’homme isolement l’une de l’autre. La présence concomitante de la tuberculose et la lèpre chez un même individu est rare. Nous vous rapportons un cas.
Un patient de 26 ans, VIH négatif, non alcoolo-tabagique, lépreux au 7e jour de traitement (rifamipicine, clofazimine et dapsone) et prednisolone, a été admis dans le service pour dyspnée. L’examen physique retrouvait une détresse respiratoire hypoxémiante fébrile et un œdème du visage et des pieds surmontés des papulo-nodules disséminés. La radiographie thoracique une miliaire. PCR et la culture du liquide gastrique ont mis en évidence le M. tuberculosis sensible. Le patient a été mis sous antituberculeux et la rifampicine a été retirée des antileprotiques.
La durée de développement de la lèpre et de la tuberculose variait de 2 mois à 10–15 ans alors que chez notre patient, elle était de 9jours. La durée du traitement des réactions lépreuses par les corticoïdes est au minimum de 16 semaines ; exposant le patient à une baisse de l’immunité pouvant favoriser ainsi la survenue d’une tuberculose-maladie. La tuberculose est survenue précocement après moins de dix jours de traitement chez ce patient qui ne présente aucun facteur de risque de tuberculose en dehors de la zone d’endémie où il vit. Le traitement a consisté à l’administration simultanée des antituberculeux et antileprotiques avec retrait de la rifampicine du traitement antileprotique l’évolution a deux mois du traitement concomitant de la lèpre et tuberculose était favorable chez notre patient.
L’association tuberculose pulmonaire et lèpre chez un même patient est rare. Cependant, une tuberculose peut survenir au cours de la lèpre, favorisée par la corticothérapie. Il est donc impératif de rechercher systématiquement une tuberculose chez tout patient atteint de lèpre, particulièrement ceux traités par corticoïdes.
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Publié par Elsevier Masson SAS.