Pour la majorité des personnes atteintes de tuberculose thoracique, les séquelles sont peu importantes et n’exposent pas à des problèmes respiratoires à long terme. Cependant, pour certains, un épisode de tuberculose rime avec séquelles handicapantes, altération importante de la qualité de vie et réduction de la longévité indépendamment de la tuberculose évolutive.
Une étude a été menée à la clinique de pneumo-phtisiologie de Fann par dépouillement de dossiers de patients admis sur une période de 12 mois allant du 1er janvier au 31 décembre 2017. Les patients inclus étaient ceux hospitalisés pour évènement respiratoire aigu sur séquelles de tuberculose thoracique. La séquelle était définie par toute lésion radiologique résiduelle après≥1 épisode de tuberculose thoracique traitée et déclarée guérie. Après dépouillement pour déterminer la fréquence et le type de complications liées au passé de tuberculose, les patients étaient joints par téléphone afin d’apprécier leur qualité de vie, à l’aide du questionnaire de qualité de vie VQ11, destiné aux BPCO mais choisis du fait des nombreuses similitudes.
Les évènements respiratoires aigus sur séquelles de tuberculose thoracique représentaient 12,87 % des hospitalisations. Cent soixante-seize patients étaient colligés dont ¾ avaient entre 35 et 65 ans, le sex-ratio était de 3,76. Le niveau socioéconomique était majoritairement bas (70 %). Un seul épisode de tuberculose avait suffi pour entraîner des séquelles dans 89,8 % des cas. Un tabagisme était souvent associé (52,3 %). Les signes fonctionnels étaient dominés par la toux (90,3 %) et la dyspnée (72,7 %). Les séquelles étaient essentiellement pulmonaires à type de fibrose (52,2 %). La surinfection bactérienne et/ou virale, était la cause d’hospitalisation dans 50 % des cas. En cours d’hospitalisation, était noté 19 % de décès. Parmi les 81 % restants, 14,2 % avaient une insuffisance respiratoire chronique et 13,28 % étaient décédés dans les 6 mois après hospitalisation. Sur 153 patients ayant répondu au questionnaire VQ11, peu avaient une qualité de vie altérée (27 patients – 17,6 %). Il s’agissait surtout d’une altération sur le plan fonctionnel (22,2 %) plus que sur les plans psychologique (11,8 %) et relationnel (5,9 %).
La lutte contre la tuberculose ne devrait plus se limiter à la prévention et au traitement des cas de tuberculose active. La morbi-mortalité due aux séquelles à long terme et aux complications de la tuberculose doit être prise en compte pour quantifier son impact.
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Publié par Elsevier Masson SAS.