L’asthme de la femme ménopausée est sensible aux modifications hormonales qui surviennent durant cette période. Il s’agit soit d’un asthme d’apparition tardive ou d’une aggravation d’un asthme préexistant secondaire à l’augmentation de l’hyper réactivité bronchique induite par le déséquilibre hormonal.
Afin de déterminer le profil clinique, thérapeutique et évolutif de cette association, nous avons mené une étude rétrospective portant sur 58 patientes âgées de 47 ans et plus, en péri- et post-ménopause suivies en consultation entre 2016–2018.
La moyenne d’âge était de 56 ans, dix-neuf patientes étaient en péri-ménopause et 39 en post-ménopause. Toutes les patientes étaient non tabagiques, non exposées à la fumée de bois et ne recevaient aucune hormonothérapie substitutive. Vingt-deux patientes avaient un asthme d’apparition tardive et 36 un asthme préexistant, évoluant en moyenne depuis 10 ans. L’atopie personnelle était absente chez les patientes avec un asthme d’apparition tardive et présente dans 73 % des cas avec d’asthme préexistant. Les facteurs aggravants, tels que : le RGO, le surpoids, l’obésité et l’intolérance à l’aspirine étaient retrouvés respectivement dans 56 %, 52 %, 33 %, 10 %. L’asthme était persistant sévère dans 64 % des cas, persistant modéré dans 36 % des cas. Un trouble ventilatoire obstructif fixe concernait une patiente sur 3, sévère dans 10 cas. Le traitement était basé sur l’association corticoïdes inhalées et bronchodilatateurs de longue durée d’action. Vingt patientes avaient bénéficié en plus d’une corticothérapie orale en continu. Malgré ce traitement optimal, le contrôle total de l’asthme n’est obtenu que dans 37 % des cas.
L’asthme au cours de la ménopause est souvent sévère et difficile à contrôler nécessitant une prise en charge thérapeutique particulière non encore codifiée et une lutte contre les facteurs aggravants.
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Publié par Elsevier Masson SAS.