Les immunothérapies (IO) sont devenues un traitement incontournable du CBNPC. Cependant, certaines toxicités peuvent être sévères. Les complications pulmonaires des IO sont surtout d’origine immunologique. Le diagnostic doit être fait rapidement car le pronostic peut être défavorable.
Étude rétrospective descriptive menée au sein de l’unité d’oncologie thoracique du service de pneumologie de l’hôpital Foch de 9 patients atteints d’un CBNPC et ayant reçu une IO compliquée d’une toxicité pulmonaire.
Nous rapportons les cas de 9 patients représentant des types variables de toxicité pulmonaire secondaire à une immunothérapie pour un CBNPC. Il s’agit de 6 hommes et 3 femmes dont l’âge moyen était de 66,1 ans. L’anatomopathologie est cancer épidermoïde dans 5 cas et adénocarcinome dans 4 cas. Toutes les tumeurs sont PDL1 négatif ou inconnu et l’immunothérapie était utilisée en 2e ligne (4 cas), ou 3e ligne ou plus (5 cas). Les molécules incriminées sont le nivolumab (8 cas) et le durvalumab (1 cas). Cinq patients avaient reçu une radiothérapie thoracique avant l’immunothérapie. Le délai moyen d’apparition des symptômes était de 14,5 semaines. L’imagerie thoracique montrait des images variées, allant de condensations alvéolaires, verre dépoli, épaississements péri bronchovasculaires et septaux, ou alvéolite. Certains patterns pouvaient être associés entre eux. Chez les patients ayant été irradié au préalable, et ayant présenté une pneumopathie radique, les images de pneumopathie aux anti-PDL1 étaient localisées dans le même site que la pneumopathie radique ou des champs d’irradiation. Le lavage broncho-alvéolaire quand il a pu être réalisé montrait une prédominance lymphocytaire ou une formule panachée. Tous les patients ont été traités par corticothérapie. L’évolution a été la régression complète des images (3 cas), la régression partielle des images (5 cas), la rechute après arrêt de la corticothérapie (1 cas).
La toxicité pulmonaire de l’IO n’est pas exceptionnelle. Elle survient habituellement au cours des premiers mois. Les symptômes cliniques sont non spécifiques mais les signes radiologiques sont suggestifs. Le LBA peut affiner un diagnostic en excluant l’infection pulmonaire et montrant la prédominance lymphocytaire. La sensibilisation des cliniciens aux manifestations radiographiques et cliniques est essentielle pour obtenir le diagnostic et gérer cet événement indésirable potentiellement grave.
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Publié par Elsevier Masson SAS.