Le cancer bronchique non à petites cellules de stade III (CBNPC) représente une population hétérogène avec différentes stratégies de traitement, souvent en association (chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie). L’objectif de ce travail est de comparer les survies des patients selon la stratégie thérapeutique proposée en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) et finalement réalisée.
À partir de la base de données de la RCP d’oncologie thoracique du CHU Grenoble Alpes, les patients atteints d’un CBNPC de stade III pris en charge entre 2010 et 2017 ont été inclus. Les stratégies de traitement proposées et celles qui ont été réellement mises en œuvre ont été décrites, en particulier en cas de recours à la chirurgie ou à la radiothérapie. Les caractéristiques des patients et leurs survies en fonction de ces traitements ont été étudiées.
Sur les 411 patients étudiés, 249 avaient un CBNPC de stade IIIA et 162 un stade IIIB. Un tiers (n=141) des patients a bénéficié d’une chirurgie première avec une survie médiane de 761jours [311–1180]. Les survies médianes des patients traités par radiochimiothérapie concomitante ou séquentielle (n=72, 17 %) et ceux planifiés pour une chimiothérapie néoadjuvante avant chirurgie (n=60, 15 %) étaient similaires : 496jours [IQ 25 %–75 %, 363–1089] et 482jours [IQ 25 %–75 %, 257–720]. Parmi les 60 patients prévus pour une chimiothérapie néoadjuvante, 37 (62 %) ont effectivement bénéficié de la chirurgie. Pour 23 (38 %) patients l’indication de chirurgie n’a finalement pas été retenue ; 13 d’entre eux ont pu bénéficier d’une irradiation thoracique. La survie de ces derniers est similaire à celle des patients ayant pu être opérés (Tableau 1).
Dans notre cohorte, les survies des patients traités par radiochimiothérapie concomitante ou séquentielle et celle de ceux opérés après chimiothérapie néoadjuvante sont similaires. Le durvalumab en adjuvant a démontré une amélioration de la survie après radiochimiothérapie concomitante. Proposer d’emblée une radiochimiothérapie concomitante avec le durvalumab en adjuvant aux patients non éligibles pour une chirurgie d’emblée pourrait améliorer leur survie. Des études de vraie vie dans les années à venir seront utiles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2019
Publié par Elsevier Masson SAS.