Tuberculose ostéoarticulaire (TOA) dans la province de Fkih Ben Saleh (FBS), Maroc - 05/01/20

La tuberculose est un problème majeur de santé publique internationale. Son incidence est en recrudescence ces dernières années. La TOA survient chez 1 à 3 % des patients infectés par le bacille et représente environ 30 % des tuberculoses extrapulmonaires.

Notre travail est une étude rétrospective sur une période de 2 ans (juin 2017–juin 2019), sur la TOA à la province de FBS, Maroc.

Nous avons colligé 30 cas sur un total de 558 nouveaux cas de tuberculose toute forme soit 5,30 %. La moyenne d’âge est de 50,51 ans (5 à 85 ans) avec prédominance féminine dans 56,67 %. Dans les antécédents on note un diabète dans 3 cas, infection VIH dans un cas. La localisation de la TOA est le rachis dans 20 cas (mal de pott) soit 66,67 %, le genou dans 3 cas (10 %), la hanche dans 2 cas (6,67 %), sacro-iléite dans 2 cas (6,67 %), et tibia, la main et le 2^e orteil dans un cas chacun (3,33 %). Une tuberculose mammaire et pulmonaire était associée dans un cas chacun. Les examens radiologiques ont montré un tassement vertébral dans 20 cas (66,67 %), abcès du psoas dans 2 cas, pincement articulaire dans 7 cas, des érosions osseuses dans 8 cas, et une destruction articulaire dans 2 cas. Le diagnostic a été confirmé par biopsie du disque vertébral dans 7 cas, biopsie osseuse dans 8 cas, prélèvement de pus avec bacille de koch positif et GenExpert positif dans 7 cas, et par des arguments radiocliniques dans 9 cas. Le délai moyen entre début des symptômes est le diagnostic était de 5 mois. Le protocole thérapeutique selon le programme national de lutte antituberculeuse est 2RHZE/7RH chez l’adulte et 2RHZ/10RH chez l’enfant, il était appliqué dans 4 cas seulement, chez 25 malades la durée de traitement était d’un an, et de 2 ans dans un cas (tuberculose de l’orteil). L’évolution sous traitement était bonne dans 26 cas, avec des séquelles et impotence fonctionnelle dans 2 cas, avec destruction articulaire dans 2 cas.

D’après ce travail on note la prédominance de l’atteinte du rachis, avec le retard diagnostique et la difficulté thérapeutique d’où l’importance d’évoquer le diagnostic devant toute arthrite trainante et faire le bilan nécessaire pour confirmer le diagnostic précocement, ainsi que la prise en charge thérapeutique.