L’asthme sévère est une maladie hétérogène tant sur le plan clinique que physiopathologique à l’origine de nombreux phénotypes. Son évolution est marquée par une altération de la qualité de vie et de la fonction respiratoire aggravée par les exacerbations fréquentes.
Une étude descriptive à partir de dossiers de consultation spécialisée de pneumologie est menée dans le but d’analyser les différents profils cliniques et fonctionnels des asthmatiques sévères. Au total, 1217 patients asthmatiques sont pris en charge au service de pneumologie B du CHU Beni-Messous à Alger durant l’année 2018. Parmi eux, 63 (5,1 %) ont un asthme sévère défini selon les critères ATS/ERS 2014. À l’inclusion, tous les patients disposent dans leurs dossiers des données de l’examen clinique, de la spirométrie de base réalisée tous les 3 mois, du bilan biologique et de l’imagerie thoracique (radiographie standard et TDM).
Les patients sont majoritairement des femmes (64,3 %) avec un âge moyen de 54±13 ans et ont un asthme qui évolue depuis 21±3 ans. On note un surpoids fréquent chez ces patients avec un IMC moyen de 29±5kg/m2. Le tabagisme est rare et ne concerne que 11,4 % des patients, tous ex-fumeurs. Les comorbidités sont fréquentes dominées par l’obésité (43 %), l’hypertension artérielle (35,7 %), le reflux gastro-œsophagien (23,8 %), la polypose naso-sinusienne (11 %) et les dilatations de bronches (9 %). Certains phénotypes sont individualisés : asthme sévère avec obésité (32 %), asthme avec exacerbations fréquentes (29 %), asthme avec hyperéosinophilie sanguine (8 %) et asthme avec plusieurs comorbidités (17 %). Ces phénotypes n’influent pas sur le niveau d’obstruction bronchique qui est modérée chez 64 % des patients et sévère chez un patient sur 5. Le déclin annuel du VEMS est en moyenne de 28±13mL et est significativement plus important chez les asthmatiques sévères exacerbateurs fréquents comparativement aux autres phénotypes.
Cette étude montre l’hétérogénéité de l’asthme sévère dans sa présentation clinique et fonctionnelle et l’impact du phénotype exacerbateur fréquent sur le déclin de la fonction respiratoire.
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Publié par Elsevier Masson SAS.