Cannabis et cancer bronchique du sujet jeune, il est temps d’en parler ! - 10/01/21
Résumé |
Introduction |
Le cannabis est la drogue la plus consommée au monde, et beaucoup de pays ont dépénalisé son usage. Malgré une concentration supérieure de carcinogènes dans la fumée de cannabis comparé au tabac seul [1 ], les données de la littérature sur les liens entre consommation de cannabis et développement du cancer bronchique sont pauvres et le plus souvent rassurantes [2 ]. Les études sur l’impact carcinogène de cette drogue sont limitées par la fréquente association avec le tabagisme et par le caractère illégal de sa consommation dans encore de nombreux pays.
Objectif |
Décrire la prévalence de la consommation de cannabis parmi de jeunes patients opérés pour cancer bronchique et comparer les caractéristiques cliniques, histologiques, et de suivi entre les patients fumeurs de cannabis, fumeurs de tabac seul, et non-fumeurs.
Méthodes |
Inclusion de tous les patients de moins de 50 ans opérés pour un cancer bronchique primitif au sein des hôpitaux Marie-Lannelongue, Foch, et Bichat entre 2018 et 2020. Questionnaire téléphonique sur les habitus dont la consommation de cannabis avec chaque patient avec revue rétrospective de l’ensemble du dossier médical.
Résultats |
Résultat intermédiaires. Au total, 580 patients opérés pour cancer bronchique primitif sur la période, dont 41 de moins de 50 ans. Quatre-vingt-dix pour cent répondent à l’entretien téléphonique. Cinquante et un pour cent d’usagers réguliers de cannabis avec médiane de consommation de 150 joints par mois, 27 % de fumeurs de tabac seul, 22 % de non-fumeurs. Plus d’hommes dans le groupe cannabis, plus de femmes dans le groupe non-fumeurs. Durée médiane de consommation de 19 ans. Pour 57 % des fumeurs de cannabis, cette donnée n’est pas notée dans le dossier médical. Plus de T3-T4 dans le groupe cannabis.
Conclusion |
Très haute prévalence de la consommation régulière de cannabis dans cette population de patients jeunes opérés pour cancer bronchique primitif, surtout chez les hommes, même si non recherchée systématiquement en pratique clinique courante. Cannabis pourtant non mentionné dans les principales études épidémiologiques sur le cancer bronchique, malgré la haute concentration de sa fumée en carcinogènes.
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