L’hypoxémie liée à l’apnée du sommeil et le déséquilibre sympathique/parasympathique pourraient contribuer à la survenue d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les patients souffrant du syndrome d’apnée du sommeil (SAS). Nous avons émis l’hypothèse que la charge hypoxique liée aux apnées du sommeil et les indices de variabilité du rythme cardiaque dérivés de la polysomnographie pourraient prédire le risque d’AVC chez les patients investigués pour le SAS.
Les données de 3597 patients de la cohorte sommeil des Pays de la Loire, sans antécédents d’AVC, investigués par polysomnographie pour le SAS, ont été appariées à celle du SNDS pour identifier la survenue d’AVC. Des modèles de Cox ont été utilisés pour évaluer l’association entre l’incidence d’AVC et les indices polysomnographiques.
Après un suivi médian de 5,9 [3,5–8,4] ans, 83 patients ont développé un AVC. Après ajustement sur les principaux facteurs de confusion et risques compétitif de décès, l’incidence d’AVC était associée à une augmentation de la charge hypoxique (p-trend=0,03) et à une diminution de la balance sympatho-vagale (rapport des puissances basse fréquence/haute fréquence [BF/HF]; p-trend=0,02) réparties en quartiles. Le risque le plus élevé d’AVC était observé chez les patients présentant à la fois le quartile le plus élevé de la charge hypoxique et le quartile le plus bas du rapport BF/HF comparé à ceux ne présentant aucune de ces conditions (taux d’incidence des AVC: 13,35 contre 2,55 pour 1000 personnes-années; rapport de risque [intervalle de confiance à 95 %]: 2,96 [1,56–5,62]).
Chez les patients investigués pour suspicion de SAS, la charge hypoxique liée aux apnées du sommeil et les indices de variabilité du rythme cardiaque dérivés de la polysomnographie sont associés à l’incidence des AVC. Les patients présentant à la fois une charge hypoxique élevée et une balance sympatho-vagale faible ont un risque plus élevé de développer un AVC.
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Publié par Elsevier Masson SAS.