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Une pneumonie d’hyper-sensibilité par ingestat ? - 10/01/21

Doi : 10.1016/j.rmra.2020.11.432 
V. Dongay , L. Mhanna, G. Prevot, M. Colombat, E. Noel-Savina, L. Guilleminault, S. Pontier Marchandise
 Toulouse, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

M. A., 72 ans est pris en charge aux soins intensifs de pneumologie fin mars 2020 pour détresse respiratoire aiguë dans un contexte de pneumopathie interstitielle. Il nécessite une mise en place d’un support ventilatoire par haut débit nasal. Son scanner thoracique retrouve des images en verre dépoli avec réticulations. Les bilans microbiologiques itératifs sont négatifs dont de multiples PCR à la recherche du SARS-CoV-2. L’état respiratoire du patient s’améliore très rapidement en hospitalisation sous antibiothérapie probabiliste. Dans les 48heures suivant son retour à domicile, il présente le même tableau conduisant à de nouvelles hospitalisations, la dernière ayant nécessité une intubation. L’évolution est à chaque fois rapidement favorable.

Méthodes

L’interrogatoire poussé concernant d’éventuelles expositions et l’étude de son environnement domestique retrouvent une exposition depuis le début du mois de mars 2020 à des compléments nutritionnels oraux contenant en particulier une plante « Scutallaria Baïcalensis ». Le LBA retrouve une alvéolite neutrophilique avec discrète hyper-éosinophilie. La biopsie pulmonaire chirurgicale évoque une pneumopathie interstitielle liée à un processus immunoallergique sans atteinte bronchiolaire. Le patient n’a pas refait d’épisode de décompensation depuis l’arrêt de ses compléments alimentaires.

Résultats

Le diagnostic de pneumopathie d’hypersensibilité a ainsi été posé au vu des résultats de la biopsie et de l’histoire clinique. Le mécanisme par ingestion a été privilégié en raison de l’anatomopathologie de la pièce opératoire du fait du respect des bronchioles ainsi que de l’absence de récidive depuis l’éviction ciblée des compléments alimentaires. À notre connaissance un seul autre cas de pneumopathie d’hypersensibilité à « Scutallaria Baïcalensis » a été rapporté dans une publication [1]. Cette plante séchée est notamment utilisée en médecine chinoise.

Conclusion

Ce cas clinique montre l’importance de l’interrogatoire dans le diagnostic de pneumopathies inexpliquées et notamment de l’enquête environnementale. Le recours à une médecine complémentaire et alternative est de plus en plus fréquent et souvent passé sous silence.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2020  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 13 - N° 1

P. 197-198 - janvier 2021 Retour au numéro
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