L’infection SARS-CoV-2 peut être responsable d’une atteinte multisystémique. Les séquelles à moyen et à long terme ne sont pas encore bien connues. Des symptômes résiduels de l’infection ont été rapportés dans quelques études.
Dépister les symptômes persistants de l’infection SARS-CoV-2 chez des patients déclarés guéris.
Il s’agit d’une étude prospective incluant 30 patients pris en charge pour COVID-19 entre mars 2020 et août 2020, au service de pneumologie B de l’hôpital Abderrahmen Mami de l’Ariana en Tunisie. Les patients ont été revus au cours d’une visite médicale à 1 mois puis à 3 mois de leur guérison.
Notre série a inclus 10 hommes et 20 femmes. L’âge médian était de 51 ans [26–85]. Dix-huit patients souffraient d’une comorbidité ou plus (56 %). Les symptômes initiaux les plus fréquemment rapportés étaient : la fièvre (90 %), l’asthénie (87 %) la toux (70 %) et la dyspnée (63 %). Les signes digestifs étaient présents chez 11 patients (36 %). Une anosmie et/ou une agueusie ont été rapportées par 5 patients (16 %). Vingt-six patients ont nécessité une hospitalisation. La durée moyenne d’hospitalisation était de 9jours [3–15]. La durée moyenne de négativation du prélèvement nasopharyngé était de 23jours [12–54]. Au cours de la première visite, vingt-sept patients (90 %) ont rapporté des plaintes persistantes en rapport avec le COVID-19 : dyspnée d’effort (33 %), asthénie (26 %), irritation pharyngée (13 %), dysgueusie (10 %), troubles de la concentration (10 %), oppression thoracique (10 %) anosmie (6 %), troubles digestifs (6 %), vertiges (6 %), faiblesse musculaire (6 %) et palpitations (3 %). Des explorations orientées par ces signes ont été faites mais n’ont pas montré d’anomalies significatives : imagerie thoracique (73 %), test de marche de six minutes (73 %), imagerie cérébrale (10 %), échographie cardiaque (10 %), bilan thyroïdien (16 %), numération sanguine (10 %) et fibroscopie digestive (6 %). À trois mois de la guérison, 40 % des patients continuent à avoir des symptômes résiduels de l’infection.
Plusieurs hypothèses ont été établies pour expliquer le « COVID persistant » telles qu’une réaction immunitaire inadaptée ou un syndrome de fatigue chronique. Des études à plus long terme sont nécessaires pour comprendre les mécanismes de ce phénomène. En attendant, une réhabilitation doit être programmée dans le cadre de la prise en charge du post-COVID.
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Publié par Elsevier Masson SAS.