Les contacts familiaux de patients atteints de tuberculose multirésistante (TMR) sont à risque élevé de développer une TMR primaire. Cette transmission verticale est reconnue comme responsable majeur de l’épidémie de la TB-MR dans notre pays. Rechercher les facteurs prédictifs de survenue de TB-MR chez les contacts familiaux de patients atteints de TB-MR.
Étude rétrospective (2000–2019) sur dossiers de patients atteints de TMR (cas index et contacts familiaux) pris en charge dans les 2 centres référents de la TMR (Ariana et Menzel Bourguiba). Les sujets contact étaient subdivisés en 2 groupes : G1 : TB sensible (n=79) et G2 : TB-MR (n=28).
Quarante-huit cas de TMR ayant un contage tuberculeux familial étaient colligés. En moyenne 3 membres/famille étaient atteints. La TMR était retrouvée chez 26 % des contacts issus de 13 familles différentes. Il s’agissait d’une résistance primaire dans 92 % des cas. Un lien de parenté de 1er degré était noté chez tous les patients du G2 vs 57 % dans le G1 (p=0,01). L’antécédent d’incarcération était plus fréquent dans le G2 (61 % vs 32 % ; p>0,05). Le délai moyen de consultation était significativement plus long dans le G2 (103±2 j vs 72 j±3 j ; p=0,04). La dénutrition était significativement plus notée dans le G2 (52 % vs 21 %, p=0,04). Les excavations (77 % vs 36 %), des lésions extrapulmonaires associées (23 % vs 9 %) et l’atteinte étendue (42 % vs 13 %) étaient plus fréquentes dans le G2 sans différence statistiquement significative. Un tiers des patients du G1 ont eu la chimioprophylaxie vs 3 patients du G2 ; p<0,05. Les 2 groupes étaient comparables pour l’âge, le sexe, les comorbidités et la charge bactérienne. En étude multivariée les facteurs prédictifs indépendants d’apparition de multirésistance chez les contacts familiaux, étaient : incarcération (OR=1,31 [1,21–12,083] ; p=0,014), dénutrition (OR=2,45 [2,34–27,31] ; p=0,024) et les lésions pulmonaires étendues des (OR=5,46 [1,71–22,922] ; p=0,041).
En tenant compte des facteurs prédictifs identifiés dans notre étude, la prise en charge nutritionnelle et psychologique, la précocité du traitement et un suivi prolongé sont fortement recommandés chez cette catégorie de patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2020
Publié par Elsevier Masson SAS.