L’objectif de cette étude est de quantifier la qualité de vie des femmes asthmatiques et la comparer à celle des hommes asthmatiques dans la région du centre tunisien.
Étude prospective de cohorte de 12 mois menée dans le service de pneumologie de l’hôpital universitaire Tahar-Sfar de Mahdia. L’étude a inclus des femmes asthmatiques à l’état stable en dehors de toute crise d’asthme. Un groupe témoins (d’hommes asthmatiques) appariés par âge et l’ancienneté de la maladie asthmatique a été inclus. Les participants ont rempli un questionnaire à trois mois de l’inclusion évaluant le contrôle de la maladie asthmatique et la qualité de vie de ces patients moyennant le SF-36 dans sa version arabe validée.
Au total, 167 patients asthmatiques ont été colligés, répartis en 124 femmes et 43 hommes. L’âge moyen du groupe cohorte a été de 41,7±14,5 et celui du groupe témoins 37,1±17,6 (p=0,1). La durée moyenne d’évolution de la maladie asthmatique a été de 10,7±6,5 ans pour les femmes et de 10±7,4 ans chez les hommes (p=0,3). Aucune différence statistiquement significative n’a été retrouvée entre les deux groupes en termes d’antécédent de conjonctivite (p=0,54) et d’eczéma (p=0,07). Les femmes ont été statistiquement moins actifs (p<10−3) et exerçant dans le secteur de confection et textile (p<10−3). Les antécédents de rhinite (p=0,005) et d’urticaire (p=0,001) ont été statistiquement retrouvés chez les femmes. Le contrôle de l’asthme a été meilleur chez les femmes (p=0,036). Le VEMS moyen chez ces dernières a été de 80,3±21,9% contre 74,8±27,3% chez les hommes. La maladie asthmatique a été moins sévère chez les femmes (p=0,002). L’analyse des résultats de chacune des composantes de la qualité de vie a objectivé une altération inégale des différents domaines de la qualité de vie. Pour les domaines physiques, l’altération de la qualité de vie a été plus statistiquement significative parmi les hommes (p=0,006). De plus, la dimension « Vie et relation avec les autres » a été plus statistiquement plus altérée chez les hommes (p=0,018).
Il ressort de cette étude que la sévérité et le contrôle de l’asthme et la qualité de vie des patients asthmatiques sont altérés de façon inégale entre les deux sexes. Une prise en charge optimale de l’asthme et des comorbidités associées et une assistance psychologique, permettrait d’améliorer le contrôle et par conséquent la qualité de vie des patients.
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Publié par Elsevier Masson SAS.