Prise en charge des exacerbations de BPCO en unité de soins intensifs : tendances et résultats issus du réseau OUTCOMEREA, 1997–2018 - 25/12/21
The Outcomerea Network10
Résumé |
Introduction |
Les exacerbations aiguës de BPCO (EABPCO) conduisent à une hospitalisation en unité de soins intensifs (USI) pour les cas les plus sévères. La pratique quotidienne des prescriptions de corticoïdes/antibiotiques et la proportion respective de ventilation invasive et non invasive (VNI) ont évolué au cours du temps. Ces changements pourraient avoir des implications concernant la gestion des EABPCO et les résultats tels que la durée du séjour, les taux d’intubation et la mortalité.
Méthodes |
Les patients inclus étaient des participants à la base de données nationale prospective Outcomerea, dans 32 centres de soins intensifs entre 1997 et 2018 avec un diagnostic principal d’EABPCO. L’évaluation des tendances temporelles a été réalisée avec une analyse de l’évolution de ces variables au cours du temps à l’aide d’un modèle mixte. Des analyses de séries chronologiques ont été effectuées pour évaluer la relation entre la mortalité en soins intensifs et l’utilisation de corticostéroïdes, d’antibiotiques et de ventilation mécanique invasive, à l’aide d’un modèle de régression dynamique.
Résultats |
Nous avons trouvé des changements limités dans le profil des 1848 patients inclus. Il y a eu au fil du temps une diminution significative de la prescription de corticoïdes (−4,7%/an, p=<0,01) et d’antibiotiques (−5,6%/an, p=<0,01), sans que ces modifications soient corrélées avec l’évolution de la mortalité en soins intensifs dans une analyse de séries chronologiques. La proportion de patients traités par Ventilation Mécanique Invasive (VMI) a également diminué (−3,37%/an, p=0,01) avec cette fois une corrélation significative entre les variations d’utilisation de l’IMV et les variations de décès en réanimation (p=<0. 01). Le taux d’échecs de VNI diminue au cours du temps (−6,3%/an, p<01) avec une diffusion de la VNI pour faciliter le sevrage IMV (+8,1%/an, p=<01). Il y avait un raccourcissement significatif de la durée de séjour en USI (−3,2%/an, p=<0,01). Nous avons observé une amélioration du pronostic des patients (−4,13%/an de décès en réanimation, p=0,03 et −4,29%/an de décès en hospitalisation post-USI, p=0,01).
Conclusion |
Les durées de séjour ont diminué avec un meilleur pronostic de l’EABPCO en USI. La gestion de la thérapeutique ventilatoire a progressé. Et si les délais de prescription des corticostéroïdes et des antibiotiques ont été réduits, les stratégies de prescription de ces thérapeutiques en réanimation doivent encore être précisées.
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