Apport diagnostique du GeneXpert dans la tuberculose à Bouaké - 25/12/21

La tuberculose pose un problème de santé publique dans les pays en développement. Elle pose souvent un problème de prise en charge en raison des méthodes diagnostiques de routine qui excluent certains cas. Le GeneXpert a été introduit dans les pays développés comme un outil d’une grande avancée dans le diagnostic de la tuberculose. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’apport de cet outil diagnostic dans nos contextes et de comparer sa performance par rapport á la bacilloscopie standard.

Étude rétrospective à visée descriptive et analytique portée sur 3577 dossiers médicaux des patients tuberculeux suivis au Centre anti tuberculeux de Bouaké, dans les services de pneumologie et de pédiatrie du CHU de Bouaké de la période du 1 er janvier 2015 au 31 décembre 2019, soit une période de 5 ans.

Le GeneXpert avait été réalisé chez 9,53 % (341/3577) patients. Le sexe masculin représentait 58,94 % avec un sex-ratio de 1,44. L’âge moyen était de 39,68±18,06 ans avec des extrêmes de 1 an et 83 ans. Les principales comorbidités étaient l’infection au VIH et le tabagisme respectivement à 27,56 % et à 19,35 %. Le GeneXpert avait été réalisé sur les expectorations à 92,67 % et 7,33 % sur les autres prélèvements (liquide pleurale, pus ganglionnaire, tubage gastrique). La bacilloscopie était négative chez 72,14 % des patients. Parmi ces patients qui avaient une bacilloscopie négative, 54,47 % sont revenus positifs au GeneXpert. Le GeneXpert était positif chez 90,53 % de patients qui avaient des bacilloscopies positives. Le GeneXpert était positif chez 58,51 % des sujets VIH positif contre 66,80 % des sujets VIH négatif, cette différence observée n’était pas statistiquement significative (p=0,15). Parmi les sujets VIH positifs, 49,33 % des patients qui avaient des bacilloscopies négatives étaient positifs au GeneXpert. Le complexe tuberculosis avait été détecté sensible á la Rifampicine dans 95,45 % des cas.

Le GeneXpert a un rendement supérieur á la bacilloscopie. Il a permis de redresser le diagnostic de tuberculose pulmonaire dans notre cohorte chez près de la moitié des patients dont les bacilloscopies n’étaient pas contributifs. Sa prescription et sa réalisation devaient être systématique devant tout cas suspect de tuberculose pulmonaire.