Le dupilumab est un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur de l’interleukine 4, utilisé dans la dermatite atopique (DA) modérée à sévère et depuis peu dans l’asthme sévère. Peu de données sont disponibles concernant l’effet de ce traitement sur l’asthme chez des patients traités pour une DA sévère.
Une étude rétrospective a été réalisée chez des patients traités par dupilumab pour une DA modérée à sévère et présentant un asthme. Les patients ont été inclus dans le service de dermatologie du CHU de Toulouse entre mars 2017 et mai 2020. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’effet du dupilumab sur la fonction respiratoire et le contrôle de l’asthme dans cette population.
Soixante-treize patients (âge médian 36 [28–51], 37 % de femmes) ont été inclus dans l’étude. Le VEMS pré-bronchodilatateur à l’inclusion était de 3,26L [2,66–4,07]. Deux tiers des patients avaient un asthme léger à modéré. Le taux d’éosinophiles à l’inclusion était de 500 [300–800]/mm3. Après 4 mois de traitement, le score ACT s’est amélioré significativement entre l’inclusion (S0) (16 [13,5–19]) et la semaine 16 (S16) (20 [15,5–23]) (p<0,05, n=13). Le VEMS pré-bronchodilatateur a augmenté de 64 % [48–72] à 74 % [59–81] (p<0,05, n=14) avec un gain médian de 270mL. Une hyper-éosinophilie supérieure à 1500/mm3non symptomatique a été constatée chez un quart des patients au cours du suivi. L’effet secondaire le plus fréquent était d’ordre oculaire (conjonjonctivite, blépharite ou syndrome se retrouvé chez un tiers des patients).
Dans une population de patients avec DA modérée à sévère et un asthme, le dupilumab est associé à une amélioration significative de la fonction respiratoire et du contrôle de l’asthme. Cette efficacité est observée, bien qu’une majorité des patients présente un asthme léger à modérer et bien contrôlé. L’hyper-éosinophilie est fréquente sous dupilumab après 4 mois de traitement mais sans conséquence clinique.
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Publié par Elsevier Masson SAS.