La transplantation pulmonaire (TP) est un traitement de l’insuffisance respiratoire chronique. Ses risques et contraintes justifient une sélection rigoureuse des candidats. Des recommandations internationales d’évaluation psychosociale des candidats ont été émises 1, et le Groupe de TP de la SPLF prépare ses recommandations. Nous avons souhaité étudier la part de patients récusés pour motifs psychosociaux dans notre centre.
Étude rétrospective, monocentrique (novembre 2008 à novembre 2019), de tous les patients adressés au Programme de TP de l’hôpital Bichat-Claude Bernard. L’objectif principal est de rapporter la proportion de patients récusés pour un motif psychosocial; les objectifs secondaires sont de détailler ces motifs, décrire les caractéristiques de ces patients et les comparer à celle de ceux récusés pour un autre motif. Tous les candidats ont une évaluation somatique exhaustive et une évaluation psycho-sociale par les pneumologues, infirmières de coordination, psychologues du Programme et des psychiatres expérimentés. La décision d’inscription sur liste est prise en réunion de concertation pluridisciplinaire médico-chirurgicale.
Parmi les 880 patients évalués, 292 ont été récusés, dont 51 (17,5%) pour la présence d’au moins un motif psycho-social (dont 26 avec un motif somatique associé). Ces patients étaient des hommes (n=33, 65%), âgés de 54 [49–64] ans. Leurs pathologies sous-jacentes étaient un trouble ventilatoire obstructif (n=26; 51%), une pneumopathie interstitielle (n=15; 29,4%), des bronchectasies (n=2; 3,9%), une autre atteinte (n=8; 15,7%). Ces caractéristiques ne différaient pas des patients récusés pour un autre motif. Les motifs psychosociaux étaient une comorbidité psychiatrique (n=12; 23,52%), addiction (n=12; 23,52%), antécédent d’inobservance (n=6; 11,8%), absence de logement fixe (n=2; 3,9%), isolement social (n=7; 13,7%) et difficultés relationnelles majeures avec l’équipe (n=1; 1,96%).
Un motif psychosocial participe à la décision de non-éligibilité à la TP chez 17,5% des patients évalués dans notre centre, mais n’est pas la seule contre-indication dans la moitié des cas. Il convient d’anticiper la prise en charge de ces situations avant que les patients ne soient adressés dans un Programme de TP.
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Publié par Elsevier Masson SAS.