Les mycobactéries non tuberculeuses (MNT) sont des bactéries environnementales potentiellement responsables d’une infection chez l’Homme, notamment au niveau pulmonaire. La prise en charge des infections pulmonaires à MNT est complexe, de longue haleine et seulement un nombre limité d’agents antibactériens sont actifs contre les MNT qui peuvent échapper aux défenses immunitaires de l’hôte, persister dans les biofilms et les macrophages alvéolaires à l’état quiescent [1Chalmers et al. 2021.
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L’amikacine a démontré son efficacité in vitro et clinique contre les MNT, y compris MAC. Le taux d’amikacine administrée par voie systémique est souvent sous-optimal dans les poumons et son usage est limité par des problèmes de tolérance. ALIS a été développé dans le but de délivrer au site infectieux des concentrations d’amikacine efficaces, pénétrer les biofilms et les macrophages, où les MAC se multiplient.
Les données in vitro et in vivo indiquent une distribution d’ALIS plus élevée que celle de l’amikacine libre au niveau des macrophages (274 fois), des voies aériennes et du tissu pulmonaire. Les études in vitro ont mis en évidence la pénétration d’ALIS dans les biofilms et son activité bactéricide. ALIS administré une fois par jour à l’aide d’un nébuliseur Lamira, est distribué dans l’ensemble du tissu pulmonaire des sujets volontaires sains et ceux atteints d’une infection pulmonaire à MNT (scintigraphie). ALIS est associé à une faible exposition systémique à l’amikacine. Moins de 10 % de la dose administrée atteint la circulation systémique. Ainsi, la survenue des effets indésirables (EI) des aminoglycosides et leur sévérité seraient potentiellement d’une moindre ampleur, et le traitement serait possible à long terme. L’efficacité et la tolérance d’ALIS ont été évaluées dans 3 études cliniques. Une augmentation significative du taux de conversion des cultures d’expectorations a été notée parmi les patients traités par ALIS+multithérapie antibiotique (MTA) versus le groupe sous MTA seule. La conversion des cultures a été durable sous traitement et à 3 et 12 mois après l’arrêt du dernier. ALIS a été associé à un taux plus élevé d’EI respiratoires, pour la plupart d’intensité faible à modérée, dus à l’aérosolisation ; la fréquence des effets de toxicité des aminoglycosides était faible.
Le CSLI a récemment fixé la CMI pour ALIS à 128μg/mL. ALIS+MTA font partie des recommandations internationales pour la prise en charge des infections pulmonaires à MNT [2Daley et al. 2020.
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Publié par Elsevier Masson SAS.