La cohorte RAMSES (NCT04077528) a été créée en septembre 2019 pour évaluer les modalités d’utilisation, les bénéfices et les risques associés aux différentes stratégies d’utilisation des traitements de palier 5 chez les patients asthmatiques sévères.
Il s’agit d’une cohorte observationnelle, incluant de façon prospective les patients adultes asthmatiques sévères, selon la définition ATS-ERS 2014. En septembre 2021, 1634 patients étaient inclus. L’analyse porte ici sur les patients inclus au cours de la première année.
Au 01/09/2020, 54 centres participaient : 25 (46,3 %) CHU, 24 (44,4 %) CHG et 5 (9,3 %) centres libéraux, dont 16 (29,6 %) en Ile de France, 6 (11 %) dans les Hauts-de-France, 5 (9,3 %) dans la région Grand Est, 4 (7,4 %) en Occitanie, 5 (9,3 %) en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 4 (7,4 %) Auvergne-Rhône-Alpes. Au total, 806 patients étaient inclus : 9 (1,1 %) patients étaient suivis en pneumologie libérale, 195 (24,2 %) dans des hôpitaux généraux et 602 (74,7 %) dans des hôpitaux universitaires, dont 465 (57,7 %) dans les centres CRISALIS. Il s’agit d’une population majoritairement féminine (61,8 %), d’âge moyen de 53,4±14,9 ans, comprenant 41,6 % de fumeurs ou ex-fumeurs et 28,3 % d’obèses. Un tiers des patients (n=253) avaient une polypose nasosinusienne, déjà opérée dans 20 % des cas. Le diabète était noté chez 4,7 % des patients, l’ostéoporose chez 9,8 %. Le diagnostic d’asthme sévère était fait en moyenne 9,9±10,6 ans avant l’inclusion. Le VEMS moyen était de 78±23,8 % et le rapport VEMS/CV de 66,9±30,9 %. Le score ACT moyen à l’inclusion est de 16,8±6,0 ; 40,9 % des patients ayant un score ACT≥20. Soixante-sept pour cent des patients avaient fait au moins une exacerbation dans l’année précédente, dont 27,0 % avaient nécessité une hospitalisation. À l’inclusion, 13,4 % (n=108) des patients étaient sous corticoïdes oraux au long cours et 69,6 % (n=561) sous biothérapies, dont 43,1 % sous mepolizumab (n=242), 38,3 % sous omalizumab (n=215), 27,6 % sous benralizumab (n=155) et 2,3 % sous dupilumab (n=13). Au cours de la première année de suivi, 142 (17,6 %) patients ont eu une prescription d’une nouvelle biothérapie (switch ou initiation).
La cohorte RAMSES semble assez représentative de la population des asthmatiques sévères. Le recours à la corticothérapie orale continue est encore important dans l’asthme sévère en France. Le suivi longitudinal sur 5 ans permettra d’évaluer l’intérêt des différentes stratégies d’utilisation des biothérapies.
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Publié par Elsevier Masson SAS.