Les particularités de la BPCO chez le sujet jeune - 25/12/21

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) s’exprime habituellement tardivement chez le sujet âgé. Cependant, elle peut s’observer chez l’adulte jeune et être à l’origine d’un handicap respiratoire important. Notre travail a pour but d’étudier les caractéristiques de la BPCO chez l’adulte jeune.

Nous avons mené une étude rétrospective portant sur 159 dossiers de patients hospitalisés pour exacerbation de BPCO au service de pneumologie à l’hôpital universitaire de Gabès sur une période étalée de 2011 à 2021. Les caractéristiques cliniques, et évolutives ont été comparées entre deux groupes : *groupe 1 (G1) : patients BPCO jeune, âge<65 ans, 51 malades *groupe 2 (G2) : patients BPCO âgés, âge≥65 ans, 108 patients.

La moyenne d’âge était de 58±7 ans dans le (G1) et de 76±6 ans dans le (G2). Tous les patients étaient de sexe masculin dans les deux groupes. Le tabagisme actif a été retrouvé chez 98 % dans le (G1) et chez 94 % dans le (G2), avec une consommation moyenne de 49 PA dans le (G1) et de 42 PA dans le (G2). Les comorbidités étudiées étaient dominées par les cardiopathies (notamment l’insuffisance cardiaque, les coronaropathies et les troubles de rythme cardiaque) retrouvées chez 20 % du (G1) et 36 % du (G2), suivie par l’hypertension artérielle : 15,7 % dans (G1) et 24 % dans (G2). Le diabète a été noté chez 8 % des patients du (G1) et 19 % des patients du (G2). On n’avait pas noté de différence significative pour le nombre moyen d’exacerbation par an (1,26 dans le G1 versus 1,38 dans (G2)). Les stades GOLD 3 et 4 représentaient 75 % dans (G1) et 65 % dans (G2). La VNI a été indiquée chez 10 % des cas dans le (G1) versus 16 % des cas dans le (G2). L’évolution était favorable dans 96 % dans (G1) versus 92 % dans (G2) avec une nécessité d’hospitalisation au service de réanimation dans 4 % dans (G1) versus 8 % dans (G2).

La BPCO demeure un problème de santé publique qui s’aggrave avec l’âge. Cependant, même chez le sujet jeune, la BPCO constitue une cause non négligeable d’handicap respiratoire, d’où l’intérêt d’optimiser la prise en charge de cette affection le plus précocement possible afin d’améliorer le pronostic de ces patients.