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Hémoptysies sévères associées à un cancer bronchopulmonaire : étude descriptive et analyse des facteur prédictifs de récidive - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.209 
R. Salvayre 1, , C. Hanotin 2, J. Dessajan 1, A. Parrot 3, M. Fartoukh 1, M. Barral 2, A. Gibelin 1
1 Sorbonne université, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, service de médecine intensive réanimation, hôpital Tenon, Paris, France 
2 Sorbonne université, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, service d’imageries radiologiques et interventionnelles, hôpital Tenon, Paris, France 
3 Sorbonne université, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, service de pneumologie et oncologie thoracique, hôpital Tenon, Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’hémoptysie est une complication potentiellement grave du cancer bronchopulmonaire (CBP). Le traitement des formes sévères repose sur une hospitalisation en médecine intensive et réanimation (MIR) associée à une prise en charge radiologie vasculaire interventionnelle (RVI). Peu d’études existent concernant les patients admis pour une hémoptysie sévère associée au CBP et à notre connaissance aucune ciblant les facteurs prédictifs d’échec de RVI.

Méthodes

Étude rétrospective unicentrique (centre de référence) ayant analysé 130 patients hospitalisés en MIR et pris en charge par RVI pour une hémoptysie sévère secondaire à un cancer bronchopulmonaire entre 2009 et 2020.

Résultats

Inclusion de 130 patients, d’âge médian 59,5 ans (IQ 55–66), en majorité de sexe masculin (84 %) et porteurs d’un CBNPC à 79 % ou d’un CPC à 17 %. Le volume médian de l’hémoptysie à l’admission était de 200mL (IQ 120–300) et un recours initial à la ventilation mécanique était nécessaire pour 19 % d’entre eux. Il s’agissait d’une manifestation inaugurale dans 51 % des cas. Dans un tiers des cas (37,7 %) était associée une infection bronchopulmonaire. Tous les patients ont été traités par RVI et il a été réalisé en première intention 117 gestes d’artério-embolisation systémique bronchique et non bronchique et 20 gestes de vaso-occlusion artérielle pulmonaire. Un mécanisme artériel pulmonaire a été identifié dans 23 % des cas.

Le taux de survie à 6 mois était de 54 et 63 % des patients ont pu bénéficier d’un traitement oncologique dans les suites de l’hospitalisation en MIR. Les principaux facteurs associés à la mortalité étaient un volume initial200mL (OR 16, p=0,003), une masse tumorale excavée (OR 3,37, p=0,004), la présence d’une surinfection bronchopulmonaire et notamment une infection à Staphylococcus aureus (OR 8,3, p=0,005), une masse tumorale T4 (OR 2,38, p=0,02), une progression oncologique (OR 4,79, p=0,0006), ainsi que la récidive précoce (<1 mois) de l’hémoptysie (OR 2,68, p=0,01).

Une récidive précoce (<1 mois) a été observée chez 33 % des patients. Les principaux facteurs associés à celle-ci étaient l’utilisation de terlipressine préalable au geste de RVI (OR 4,43, p=0,001), un mécanisme artériel pulmonaire (OR 2,44, p=0,047), une masse tumorale excavée (OR 2,36, p=0,055) et la présence d’une surinfection bronchopulmonaire (OR 2,93, p=0,007).

Conclusion

L’hémoptysie sévère associée à un CBP est une pathologie grave et ce d’autant plus en cas de récidive précoce. L’identification précoce de facteurs prédictifs de récidive, notamment la présence d’une infection bronchopulmonaire, pourrait permettre un ajustement de la prise en charge afin d’en limiter la gravité.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 144 - janvier 2023 Retour au numéro
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