L’obésité est reconnue comme un facteur de risque du syndrome d’obésité-hypoventilation (SOH), qui est associé à une morbidité et une mortalité importantes s’il n’est pas traité à temps. Cependant, les prédicteurs diagnostiques de l’hypercapnie chronique chez les patients obèses restent inconnus, ce qui retarde le diagnostic et le traitement.
Analyse rétrospective des données de 110 patients obèses chez qui on a suspecté un trouble respiratoire du sommeil (TRS) (âge moyen 57,35±14,15 ans ; 75,5 % sont des femmes ; IMC moyen 41,04±7,53).
Parmi les 110 patients inclus, 46 avaient un SOH tandis que 64 étaient normocapniques. Comparés aux patients obèses normocapniques, les patients atteints du SOH présentaient un indice de comorbidité de Charlson (CCI) et un score mMRC significativement plus élevés, des taux de leucocytes, CRP, urée, créatinine, hématocrite, acide urique, BNP, bicarbonate significativement plus élevés et des valeurs de calcium significativement plus basses. Ils ont également présenté des événements respiratoires du sommeil significativement plus sévères (indice d’apnée hypopnée [IAH], valeurs d’oxymétrie) et des valeurs significativement plus faibles de capacité vitale forcée (CVF), de volume expiratoire forcé à la première seconde (VEMS) et de fraction d’éjection systolique du ventricule gauche (FEVG). L’analyse des prédicteurs du SOH a permis d’identifier des corrélations significatives entre la pCO2 et le VEMS, la CVF, la SpO2, l’indice d’apnée hypopnée (IAH), l’indice de désaturation en oxygène (IDO), la SpO2 nocturne moyenne et minimale, le temps de sommeil avec une SpO2<90 %, la pO2 et l’HCO3 calculée à partir de la gazométrie artérielle.
Le taux de bicarbonate sérique et la SpO2 peuvent être un outil simple pour le dépistage précoce de l’hypoventilation chronique chez les patients obèses.
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Publié par Elsevier Masson SAS.