Facteurs associés au profil exacerbateur fréquent chez les BPCO - 12/01/23

La BPCO représente un problème majeur de santé public, l’évolution est émaillée de complications, notamment les exacerbations aiguës, influençant ainsi le pronostic à cours et à long terme. Le profil « exacerbateur fréquent » est un phénotype particulier définissant ceux ayant présenté deux ou plus EA par an. Ce phénotype présente des caractéristiques cliniques, spirométriques, gazométriques et évolutives distinctes. L’objectif de notre étude est d’étudier les différents facteurs associés au profil exacerbateur fréquent au cours de l’évolution de la BPCO.

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique portant sur 411 patients hospitalisés pour EABPCO entre 2016 et 2020 au Service de pneumo-allergologie à l’hôpital universitaire Farhat Hached de Sousse. En se basant sur le nombre d’EA par an, nous avons comparé 2 groupes de patients : Ex+ : ayant présenté ≥ 2 EA par an, Ex- ayant présenté < 2 EA par an.

L’âge moyen de nos patients était de 66,9±9,9 ans, avec une prédominance masculine (86,6 %). Presque la moitié des patients avaient au moins une comorbidité associée. Le tabagisme a été retrouvé chez 89,5 % des cas. La majorité de nos patients étaient classés groupe D (85,4 %) et 14,6 % classés groupe C. Le nombre d’exacerbations par an était en moyenne de 2,31±1,3 exacerbations par an. Les patients étaient au stade d’insuffisance respiratoire chronique et bénéficiaient d’une oxygénothérapie à domicile dans 16,8 % des cas et dans 11,9 % des cas étaient sous VNI à domicile. Le groupe Ex+ incluait de 277 patients (67,34 %) qui ont présenté au minimum deux EA BPCO au cours d’une année de suivi, et le groupe Ex- incluait 134 patients (69,6 %). Les deux groupes étaient comparables en termes de caractéristiques anthropométriques, l’exposition au tabagisme et les comorbidités associées. Les facteurs associés au profil « exacerbateur fréquent » identifiés dans notre étude dans l’analyse multivariée sont : le groupe D selon la classification GOLD (p<0,001, OR=3,837), le nombre d’hospitalisation dans l’année précédente (p < 0,001, OR=3,127), le VEMS post-bronchodilatation (p = 0,001,OR=0,979) et la nécessité d’une oxygénothérapie de longue durée (p=0,022, OR=2,986).

Dans notre étude, les patients exacerbateurs fréquents avaient des caractéristiques distincts, l’identification de ces patients est indispensable pour une prise en charge standardisée.