Le tabagisme est connu pour être un facteur de risque de nombreuses infections respiratoires. Il est actuellement admis que les fumeurs étaient plus à risque de forme sévère de COVID-19. Le but de ce travail était de confirmer ce constat chez une population de patients tunisiens.
Étude transversale étendue sur 6 mois, incluant tous les patients hospitalisés au service de pneumologie du CHU La Rabta à Tunis pour une pneumopathie COVID-19 confirmée par un prélèvement nasopharyngé et/ou une TDM thoracique. À l’admission, tous les patients ont eu un interrogatoire, précisant notamment le statut tabagique, un examen physique complet ainsi qu’un bilan biologique. Les caractéristiques cliniques, radiologiques et évolutives ont été évaluées en fonction du statut tabagique.
Au total, 309 patients ont été hospitalisés (âge moyen : 64,1±14 ans ; sexe-ratio : 0,58). Les patients tabagiques se plaignaient plus souvent de myalgies (p=0,009) et de toux (p=0,07). À l’admission, ces patients étaient plus souvent ploypneïques (p=0,04) et avaient une SpO2 plus basse (p=0,02). Un syndrome inflammatoire biologique (CRP>100mg/L ; p=0,003) et un taux de D-dimères plus élevé étaient plus fréquemment retrouvés chez les tabagiques (p=0,005) ainsi qu’une embolie pulmonaire (p=0,02). L’évolution était également plus souvent défavorable chez ces patients avec plus de décès (p=0,001).
D’après nos résultats, le tabagisme est associé à une présentation clinique plus sévère de l’infection COVID avec une évolution plus défavorable.
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Publié par Elsevier Masson SAS.