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Prévalence du cancer du poumon dans une cohorte de patients porteurs d’une mutation d’un gène lié au surfactant - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.040 
A. Brudon 1, , M. Legendre 2, A. Mageau 14, N. Nathan 2, J. Bermudez 3, D. Bouvry 4, J. Cadranel 5, A. Cazes 6, B. Crestani 7, T. Dégot 8, C. Delestrain 2, R. Diesler 9, R. Epaud 10, M.P. Debray 11, P. Fanen 12, A. Gaubert 13, E. Manali 15, A. Gondouin 16, A. Guillaumot 17, S. Hirschi 8, S. Leroy 18, S. Marchand-Adam 19, H. Nunes 4, S. Amselem 2, C. Picard 20, G. Prevot 21, M. Reynaud 3, P. De Vuyst 22, L. Wémeau-Stervinou 23, G. Zalcman 1, V. Cottin 9, R. Borie 7
1 Service d’oncologie thoracique, Hôpital Bichat, AP–HP, Paris, France, Université Paris Cité, 75018 Paris, France 
2 UF de génétique moléculaire, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Sorbonne université, hôpital Armand-Trousseau, Paris, Maladies génétiques d’expression pédiatrique UMR_S933, Sorbonne université, Inserm, hôpital Armand-Trousseau, Paris, France 
3 Département de pneumologie et de transplantation pulmonaire, hôpital Nord, AP–HM, 13015 Marseille, France 
4 Département de pneumologie, hôpital Avicenne, AP–HP, Inserm UMR U1272, 93000 Bobigny, France 
5 Service de pneumologie et oncologie thoracique, DMU APPROCHES, hôpital Tenon, AP–HP, Paris, France, Sorbonne université, GRC04 Theranoscan, 75020 Paris, France 
6 Département d’anatomie pathologique, hôpital Bichat, AP–HP, Paris, France, Université Paris Cité, Inserm U1552, 75018 Paris, France 
7 Service de pneumologie A, hôpital Bichat, AP–HP, Paris, France, Université Paris Cité, Inserm, PHERE, 75018 Paris, France 
8 Service de pneumologie, groupe de transplantation pulmonaire, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France 
9 Service de médecine respiratoire, centre national coordinateur de référence des pathologies pulmonaires rares, hôpital Louis-Pradel, université Claude-Bernard, 69500 Bron, France 
10 Service de pédiatrie, centre hospitalier intercommunal de Créteil, 94000 Créteil, France 
11 Service de radiologie, hôpital Bichat, AP–HP, Paris, France, Inserm U1152, université Paris Cité, 75018 Paris, France 
12 Institut Mondor de recherche biomédicale, département de biochimie-biologie moléculaire, pharmacologie, génétique médicale, hôpital Henri-Mondor, 94010 Créteil, France 
13 Département de médecine interne, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Inserm, IAME UMR 1137 Team Descid, université de Paris 
14 Département de médecine interne, hôpital Bichat, AP–HP, Paris, France, Université Paris Cité, 75018 Paris, France 
15 General University Hospital « Attikon », Medical School, National and Kapodistrian University of Athens, Grèce 
16 Service de pneumologie, centre des maladies pulmonaires rares, hôpital de Besançon, 25000 Besançon, France 
17 Service de pneumologie, hôpital de Brabois, 54511 Vandœuvre-lès-Nancy, France 
18 Service de pneumologie, hôpital de Nice, université Côte d’Azur, 06000 Nice, France 
19 Service de pneumologie, hôpital de Tours, Inserm U1100, université de Tours, 37000 Tours, France 
20 Service de pneumologie et de transplantation pulmonaire, hôpital Foch, 92150 Suresnes, France 
21 Service de pneumologie, hôpital Larrey, 31059 Toulouse, France 
22 Service de pneumologie, hôpital Erasme, 1070 Bruxelles, Belgique 
23 Service de pneumologie et immuno-allergie, institut cœur–poumon, 59000 Lille, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La prévalence du cancer du poumon est élevée parmi les patients atteints de pneumopathies interstitielles diffuses (PID). Plusieurs mutations sont responsables de PID familiales parmi lesquelles les mutations des gènes liés au surfactant (SFTPA1 et 2, SFTPC, ABCA3 et NKX2.1) représentent la deuxième cause en fréquence après les mutations des gènes des télomérases. Ces mutations pourraient être associées à une plus grande prévalence de cancers du poumon.

Méthodes

Via le réseau OrphaLung, nous avons constitué une cohorte rétrospective de patients adultes porteurs d’une mutation d’un gène lié au surfactant afin de déterminer la prévalence du cancer du poumon dans cette population.

Résultats

Nous avons recueilli les données de 100 patients porteurs d’une mutation (SFTPA2 n=30 ; SFTPA1 n=18 ; NKX2.1 n=12 ; SFTPC n=25, ABCA3 n=15) dont 82 atteints d’une PID. Le suivi médian a été de 7 ans. La médiane de survie dans la cohorte était de 63 ans et était plus importante chez les patients SFTPA1/2 (68 ans) que chez les patients SFTPC/ABCA3/NKX2.1 (59 ans). Dix-neuf patients ont présenté un cancer du poumon parmi lesquels 90 % étaient porteurs d’une PID et 80 % étaient fumeurs, en moyenne de 18 paquet-années. L’âge médian au diagnostic de cancer était de 50 ans. Il s’agissait d’adénocarcinomes dans 100 % des cas dont 16 % exprimaient PDL-1. Une addiction oncogénique était retrouvée dans 47 % des cas (dont 50 % de KRAS) sans qu’aucune ne soit accessible à une thérapie ciblée. Le cancer a été diagnostiqué à un stade non-métastatique dans 51 % des cas, le plus souvent à l’occasion d’un suivi de PID. Une chirurgie a été réalisée dans 32 % des cas, sans complication immédiate au décours, ni récidive après un suivi médian de 42 mois. Une chimiothérapie a été administrée dans 52 % des cas sans exacerbation de la PID. Des soins de confort exclusifs ont été conduits chez 16 % des patients du fait de la gravité de la PID. Aucun patient n’a reçu de radiothérapie. La survie globale des patients avec cancer était de 24 mois et 14 mois au stade métastatique. L’âge et le tabagisme étaient significativement associé au risque de cancer en analyse uni- et multivariée (OR 19,9 et 16,8). Les mutations de SFTPA1 et 2 pourraient être associée à un plus grand risque de cancer par rapport aux autres gènes du métabolisme du surfactant (OR univarié 2,09, p=0,35 et OR multivarié 3,0, p=0,24).

Conclusion

La prévalence du cancer du poumon parmi les patients adultes porteurs d’une mutation d’un gène lié au surfactant était de 19 %. Le cancer du poumon survenait chez des sujets plus jeunes que dans la population générale, mais fréquemment fumeurs. Tous les cancers étaient des adénocarcinomes pouvant potentiellement être diagnostiqués précocement et traités chirurgicalement faisant discuter la stratégie de dépistage chez ces patients.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 23-24 - janvier 2023 Retour au numéro
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