Les pneumothorax spontanés sont fréquents en pratique courante en pneumologie. Il existe de ce fait deux entités nosologiques : le pneumothorax spontané primitif (PSP) et le pneumothorax spontané secondaire (PSS). La prise en charge de cette pathologie a fait l’objet de nombreuses controverses, notamment vu les différentes recommandations.
Étude rétrospective sur une série de 301 cas colligés au service de pneumologie de l’hôpital de Rouiba sur 6 ans allant de janvier 2016 à décembre 2021 avec pour objectif de déterminer le profil épidémiologique, clinique, radiologique, thérapeutique et évolutif du pneumothorax spontané chez ces patients et permettre une comparaison avec les données de la littérature nationale et internationale.
Au total, 301 dossiers ont été étudiés. Il s’agit de 253 hommes (84 %) et 48 femmes (16 %) avec un âge moyen de 41,5 ans (17–90 ans). L’intoxication tabagique a été retrouvée chez 229 patients, soit 76 % avec une médiane de 24 PA. Nous avons observé 292 cas de pneumothorax spontané, soit 97 % des malades, et 9 cas de pneumothorax iatrogène (3 %). En dehors de pneumothorax spontané primitif (62 % des cas), plusieurs étiologies étaient incriminées dominées par la BPCO (47 cas) la tuberculose pulmonaire (30 cas), les autres causes infectieuses non tuberculeuses (9 cas), le cancer du poumon (5 cas). Le tableau clinique était dominé par la douleur thoracique aiguë, chez 90,5 % des patients (273 cas). La toux présente chez 70 % (211 cas), La dyspnée chez 66 % des patients (198 cas). De plus, 114 patients (38 %) se sont présentés avec des signes de gravité. Sur le plan radiologique, le pneumothorax était unilatéral dans 98,4 % des cas, total chez 247 patients (82 %), partiel chez 49 patients (16,3 %), et bilatéral chez 5 patients seulement (1,7 %). Une TDM thoracique a été réalisée chez 55 % des malades révélant des lésions parenchymateuses dans 32 % des cas. Les patients ont bénéficié d’une exsufflation à l’aiguille dans 7 % des cas, avec taux de succès de 38 %, d’un drainage thoracique d’emblée dans 88 % des cas avec durée moyenne de drainage de 11jours, ou d’un simple repos strict (5 % cas). L’évolution était favorable pour 92 % des cas dans le service, 16 patients ont été transférés en chirurgie. Les complications immédiates étaient l’emphysème sous-cutané (17 cas) ; une infection locorégionale (12 cas), et on déplore 6 décès (2 %). Les complications à distance sont essentiellement les récidives dans 16,5 % des cas.
Le pneumothorax est plus fréquent chez l’homme, la population âgée est de plus en plus concernée par cette pathologie, surtout de cause secondaire. Même si la l’évolution sous traitement est souvent favorable, l’éviction du tabagisme, une surveillance rigoureuse et la prise en charge des maladies chroniques à risque sont les éléments clés afin d’assurer une bonne prise en charge et éviter les complications et les récidives.
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Publié par Elsevier Masson SAS.