En dépit des progrès actuels, la tuberculose reste un problème majeur de santé publique, eu égard à son incidence, à sa prévalence et à sa mortalité toujours élevées notamment dans les pays d’Afrique subsaharienne dont le Sénégal. Ce risque est plus élevé pour les personnes immunodéprimées. Des complications et comorbidités peuvent également émailler l’évolution de la maladie, grevant le pronostic. C’est dans ce contexte que cette étude a été entreprise avec comme objectif de déterminer les facteurs de risque et complications chez les patients hospitalisés pour tuberculose.
Il s’agissait d’une étude rétrospective et descriptive réalisée en 2021, à partir de dossiers de patients hospitalisés pour tuberculose du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019, au service de pneumologie du CHNU de Fann. Étaient inclus tous les patients mis sous traitement antituberculeux après que le diagnostic de tuberculose a été confirmé bactériologiquement ou posé cliniquement tel que défini par l’OMS. Étaient exclus les TB multirésistantes.
Sur 4516 patients hospitalisés, 20,96 % des patients étaient tuberculeux. Le sex-ratio était de 2,18. Les 4/5 des patients avaient entre 18 et 39 ans. Les principaux facteurs favorisants retrouvés étaient la dénutrition (93,13 %), le tabagisme actif (36,75 %) et le diabète (35,97 %). Le délai entre l’hospitalisation et le début des symptômes était supérieur à 2 mois dans 60,53 % des cas. Une complication était notée chez 89,10 % des patients, en particulier la surinfection bronchopulmonaire bactérienne/virale (31,15 %). L’évolution était favorable dans 88,49 % des cas. Elle s’est soldée par un décès dans 10,98 % des cas.
La plupart des programmes de soutien nutritionnel intégré aux soins se focalisent sur le VIH. Or la dénutrition semble jouer un rôle beaucoup plus important que le VIH sur l’ampleur de la tuberculose dans les pays pauvres. Elle crée avec la tuberculose un cercle vicieux dont l’une des composantes est l’immunodépression et la fréquence accrue de complications telles que la surinfection bactérienne/virale d’origine communautaire/nosocomiale, dont l’incidence réelle est mal connue et mérite une attention particulière vue l’importance de la morbi-mortalité surajoutée.
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Publié par Elsevier Masson SAS.