S'abonner

Le syndrome de fragilité chez les patients atteints d’une bronchopneumopathie chronique obstructive à l’état stable - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.589 
W. Jelassi , C. Habouria, N. Belloumi, T. Bejaoui, S. Elfidha, I. Bechouch, F. Chermiti, S. Fenniche
 Service de pneumologie, pavillon 4, hôpital de pneumo-phtisiologie Abderrahman Mami, Ariana, Tunisie 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
Article gratuit.

Connectez-vous pour en bénéficier!

Résumé

Introduction

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une cause majeure de morbidité et de mortalité dans le monde entier. Le syndrome de fragilité peut affecter les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) pouvant augmenter ainsi la morbi-mortalité chez ces patients. Peu d’études se sont intéressées à étudier la prévalence de ce syndrome chez les patients atteints d’une BPCO. L’objectif de notre étude est d’étudier la prévalence du syndrome de fragilité chez les patients atteints d’une BPCO et son association avec la sévérité de la maladie.

Méthodes

Nous avons mené une étude transversale dans une cohorte de patients consentant suivis pour une BPCO confirmée, au service de pneumologie pavillon IV à l’hôpital de pneumo-phtisiologie Abderrahmen Mami de l’Ariana, entre juillet et août 2022. Ces patients ont été vus à l’état stable et la fragilité a été évaluée à l’aide de l’indice de fragilité de Fried classant les patients en « fragiles », « pré fragile » et « non fragile ». La sévérité de la maladie a été évaluée à l’aide de la spirométrie, l’outil d’évaluation ABCD amélioré selon des dernières recommandations de la Global Initiative on Obstructive Lung Disease (GOLD) 2022, et l’échelle de dyspnée modifiée du Medical Research Council (mMRC).

Résultats

Notre étude a porté sur 80 patients, tous de sexe masculin. L’âge moyen était 65,72±9,73 ans. La consommation moyenne de tabac cigarettes en paquets-année (PA) chez nos patients était de 57,97±25PA. L’indice de masse corporelle (IMC) moyen était 22,02±5,1kg/m2. Notre population a été répartie comme suit : non fragiles (6,4 %), pré-fragiles (38,5 %) et fragiles (53,8 %). Un état fragile était associé à une consommation plus importante de tabac cigarettes (63,38 versus 51,41PA, p=0,04) et à une cachexie (p=0,001). Sur le plan spirométrique, le volume expiratoire maximal seconde (VEMS) et le rapport VEMS sur la capacité vital forcée déficit ventilatoire obstructif étaient nettement plus abaissés dans le groupe des patients fragiles (38,14 versus 51,88 %, p=0,01) et (46,05 versus 58,08 %, p=0,001), respectivement. Sur le plan gazométrique, la présence d’un état fragile était corrélée à une hypoxémie plus importante (59,85 versus 65,93mmHg, p=0,024) et à une saturation artérielle en oxygène plus abaissée (89,65 versus 92,37 %, p=0,01) à l’état stable. Un état fragile et pré-fragile étaient significativement associés au groupe D de l’outil d’évaluation ABCD (p<10-3), à la survenue de plus de deux exacerbations sévères par an (p=0,025) et à l’installation d’une insuffisance respiratoire chronique (p=0,043).

Conclusion

Notre étude a mis l’accent sur la prévalence du syndrome de fragilité chez les patients atteints d’une BPCO et son association avec la sévérité de la maladie pouvant ainsi identifier un «phénotype fragile» chez ces patients. D’autres travaux prospectifs sont nécessaires afin de déterminer le mécanisme physiopathologique de cette association.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 15 - N° 1

P. 71-72 - janvier 2023 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • La fonction cardiaque droite à l’effort comme facteur prédictif de la réponse clinique de la réduction volumique d’emphysème
  • M. Delin, P. Moceri, J. Benzaquen, S. Leroy, C. Noghi, C. Marquette, M. Ferchichi, J. Boutros
| Article suivant Article suivant
  • Apport de la PCR pannel respiratoire dans la prise en charge des exacerbations aiguës de BPCO à l’ère du COVID-19
  • P.P. Koumeka, S. Gustave, M. Dubois, B. Caron, M. Saillour