La chirurgie des tumeurs carcinoïdes typiques du poumon : quels facteurs pronostiques ? - 09/01/24

Les tumeurs carcinoïdes typique du poumon font partie des tumeurs neuroendocrines rares à malignité réduite, avec un pronostic moins favorable des carcinoïdes atypiques. Leur potentiel métastatique est non négligeable. Le but de ce travail est d’étudier les facteurs qui contribuent aux résultats de la chirurgie d’exérèse de ces tumeurs.

Nous avons colligé 58 patients opérés pour tumeur carcinoïde typique dans le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire de l’Hôpital Abderrahmen Mami de l’Ariana entre 2010 et 2022 en mettant en exergue les différents facteurs pronostiques ayant influencé leur survie.

La survie globale à 15 ans des carcinoïdes typiques était de 89 %. Le sexe a influencé significativement la survie des carcinoïdes typiques (pour le sexe féminin la survie à 15 ans était de 94 %, elle était de 77 % pour le sexe masculin) de même pour l’âge (la survie des patients de plus que 50 ans était diminuée par rapport aux autres). Quant à la taille tumorale, la survie n’était pas influencée significativement par celle-là avec une survie à 15 ans de 95 % pour les tumeurs T1 contre 79 % pour les stades T2. Le siège de la tumeur était d’une influence significative sur la survie avec 90 % de survie à 15 ans pour les tumeurs centrales contre 66 % pour les tumeurs périphériques. Il existe, par ailleurs, une différence importante de la survie selon l’envahissement ganglionnaire (93 % de survie à 5 ans des tumeurs N− contre 58 % seulement pour les tumeurs N+). Le type d’exérèse a retentit, mais de façon non significative, sur la survie qui était légèrement diminuée dans les exérèses réglées (88 % de survie à 15 ans après résection standard contre 95 % en cas de résection conservatrice).

Les tumeurs carcinoïdes bronchopulmonaires typiques sont de pronostic relativement bon; l’âge supérieur à 50 ans, la taille tumorale supérieure à 3cm, la localisation périphérique et l’envahissement ganglionnaire constituent des facteurs péjoratifs influençant significativement la survie; les métastases à distance restent possibles, ce qui implique une surveillance prolongée.