Coexistence du syndrome d’apnée du sommeil chez les patients asthmatiques présentant une bronchopathie : résultats d’une étude de polysomnographie - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
L’asthme est une maladie respiratoire qui se caractérise par une inflammation chronique des voies respiratoire et des épisodes récurrents de bronchoconstriction limitant l’écoulement d’air. Des études récentes ont montré une association entre l’asthme et le syndrome d’apnée obstructif du sommeil (SAOS). D’ailleurs, certains auteurs ont considéré l’asthme comme étant un facteur de risque de SAOS [1 ]. D’autres les ont décrits comme étant deux maladies qui s’aggravent mutuellement [2 ]. L’objectif de ce travail est d’étudier le profil polysomnographique des patients asthmatiques souffrant d’une ronchopathie.
Méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective allant de 2008 à 2022 réalisée dans le SEFSN et colligeant les patients suivis en pneumologie pour asthme, adressés à notre service pour exploration d’une ronchopathie. Tous les patients ont répondu à un interrogatoire focalisé sur les troubles du sommeil et ont eu une polysomnographie. Le diagnostic de SAOS était basé sur un critère paraclinique; Apnoea/Hypopnoea index (IAH) ≥ 5. L’étude statistique a été faite par le logiciel SPSS.
Résultats |
Le groupe étudié était composé de 56 patients asthmatiques ayant un sexe ratio de 12/44 et un âge moyen de 50 ± 15 ans. Dix-sept virgule neuf pour cent souffraient d’une HTA associée et 14,3 % avaient un diabète. La moyenne des indices de masse corporelle (IMC) était de 36,11 ; en effet, 25 % sont atteints d’une obésité morbide. La somnolence diurne était également un signe clinique fréquent dans notre population d’étude et touchait 80 % des patient avec une moyenne du score EPWORTH élevée à 12,5/24. Quant aux données de la polysomnographie, la durée totale de sommeil était en moyenne de 6heures et 13minutes avec une efficacité de sommeil de 69 % témoignant d’une altération significative de la qualité du sommeil. Une chute importante de la saturation de l’oxygène moyenne à 85 % lors des épisodes d’apnée a été également notée mettant en évidence une hypoxémie sévère. L’analyse de l’IAH a montré une prévalence importante du SAOS chez les asthmatiques ayant une ronchopathie de 71,4 % réparti comme suit selon la sévérité du SAOS ; 52,5 % SAOS léger, 22,5 % SAOS modéré et 25 % SAOS sévère.
Conclusion |
Cette étude a mis en évidence une fréquence importante de SAOS chez les asthmatiques engendrant une perturbation du sommeil chez ces patients, d’où l’importance d’une prise en charge multidisciplinaire mettant en jeu la collaboration de pneumologues et de spécialistes du sommeil pour aborder d’une façon simultanée et efficace ces deux pathologies coexistantes.
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Vol 16 - N° 1
P. 183-184 - janvier 2024 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?