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VNI au long cours dans la prévention des exacerbations sévères de BPCO : qui sont les meilleurs répondeurs ? - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.053 
B. Faure 1, , C. Perrin 1, E. Hazouard 2, C. Noghi 2, C.H. Marquette 2, S. Leroy 2
1 Service de pneumologie, Centre Hospitalier Princesse Grace, Monaco 
2 Service de pneumologie, CHU de Nice, hôpital Pasteur, Nice, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les recommandations sur la ventilation non invasive (VNI) au long cours dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) hypercapnique suggèrent que son utilisation réduit les exacerbations avec un faible niveau de preuve [1]. Des critères de sélection de patients répondeurs à la VNI sont nécessaires [2]. L’objectif de l’étude est d’identifier dans la BPCO hypercapnique, les caractéristiques associées à une meilleure réponse à la VNI définie par l’absence d’exacerbation sévère.

Méthodes

Une cohorte rétrospective de patients BPCO hypercapniques a été appareillée par VNI et suivie pendant un an. Au moins une hospitalisation pour exacerbation de BPCO dans l’année était considérée comme critère de jugement principal. Les patients remplissant ce critère étaient considérés comme non répondeurs à la VNI. Les autres étaient considérés comme répondeurs. Nous avons recherché les caractéristiques qui différenciaient les répondeurs des non répondeurs. Des courbes ROC étaient utilisées pour déterminer la valeur seuil associée à la caractéristique “répondeur à la VNI” avec la meilleure sensibilité (Se) et spécificité (Sp) pour les variables quantitatives identifiées comme significativement différentes entre les 2 groupes.

Résultats

Au total, 62 patients ont été inclus. Parmi eux, 19 (30,6%) ont été hospitalisés au moins une fois dans l’année pour exacerbation. Les patients qui avaient répondu à la VNI avaient une capacité de diffusion pulmonaire du monoxyde de carbone (DLCO) plus élevée (49,6±19,3% préd. vs 36,2±22,5% préd. p=0,028) et une plus grande distance parcourue lors du test de marche de 6minutes (366±108m VS 295±100m, p=0,031). Une valeur seuil de DLCO supérieure à 35% pred. était associée à une meilleure réponse (ASC=0,7; p=0,028) avec une Se et une Sp de 80% et 73,3% respectivement. Les non répondeurs comprenaient plus de patients hyperéosinophiliques (31,6% vs 7%, p=0,011) et exacerbateurs fréquents (68,4% VS 27,9%, p=0,003). Les patients appareillés par VNI de domicile au décours immédiat d’une hospitalisation pour exacerbation étaient davantage non répondeurs (78,9% VS 51,2% chez les répondeurs, p=0,040), alors que ceux appareillés à l’état stable, étaient plus souvent répondeurs (37,2% VS 10,5% chez les non répondeurs, p=0,033) (Figure 1).

Conclusion

Une meilleure capacité fonctionnelle à l’effort, une moindre altération de l’échangeur pulmonaire, l’absence d’hyperéosinophilie, l’absence d’exacerbations fréquentes et le fait d’être appareillé à l’état stable sont associés à une meilleure réponse à la VNI. De futures études prospectives sont nécessaires pour confirmer l’intérêt de la DLCO comme critère pour l’initiation d’une VNI au long cours chez les patients BPCO.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 32-33 - janvier 2024 Retour au numéro
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