Dysfonction diaphragmatique et prostaglandines systémiques : quelle relation dans la bronchopneumopathie chronique obstructive ? - 12/01/25

Des recherches récentes ont souligné l’intérêt de l’échographie diaphragmatique et des prostaglandines pour comprendre les complexités de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Cette étude a pour objectif d’examiner la relation entre les résultats de l’échographie diaphragmatique et les niveaux de médiateurs lipidiques pro-inflammatoires.

Nous avons mené une étude prospective sur 40 patients stables atteints de BPCO, conformément aux directives GOLD 2023, dans notre service de pneumologie d’octobre à décembre 2023. Les patients présentant des comorbidités connues ou suspectées affectant les niveaux de médiateurs lipidiques pro-inflammatoires ou des maladies respiratoires liées à la BPCO ont été exclus. Des échantillons de sang ont été prélevés pour mesurer les prostaglandines (D₂, E2, F2alpha et 6-keto-prostaglandine 1 alpha), les niveaux de protéine C-réactive (CRP), ainsi qu’une mesure des voies aériennes forcées. L’échographie a permis de mesurer l’épaississement diaphragmatique (DT), la fraction d’épaississement (TF) et l’excursion diaphragmatique maximale (DEmax).

L’âge moyen était de 63,78±7 ans. La BPCO était classée en groupe B dans 40 % des cas et en groupe E dans 40 % des cas. La médiane de la fraction d’épaississement (TF) était de 22,8mm (intervalle interquartile: 22,58–24,29mm). Une corrélation canonique significative a été trouvée entre les paramètres échographiques et les prostaglandines. L’épaississement diaphragmatique (DT) était corrélé avec la 6-K-PG-1a chez les patients du groupe E (r=−0,377; p<10-3). La DEmax était significativement diminuée chez les patients souffrant d’anorexie, d’obstruction bronchique sévère et de scores CAT >20 (p=0,015). De plus, la PGD₂ était négativement corrélée avec la TF chez les patients en insuffisance respiratoire chronique (r=−0,347; p<10-3). La TF a prédit le risque d’exacerbation sévère de la BPCO avec une sensibilité de 90 % et une spécificité de 92 %.

Notre étude révèle le potentiel de la combinaison de l’échographie diaphragmatique et des prostaglandines pour une gestion personnalisée de la BPCO.