Aspect psychosocial du cancer du poumon au Maroc - 12/01/25
, N. Boutbagha, S. Abrar, O. Halloumi, S. Abdala, H. SerhaneRésumé |
Introduction |
Le carcinome bronchique constitue l’un des motifs de consultation les plus fréquents en pneumologie. C’est une pathologie grave qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire au long cours, et une bonne relation patient-malade. Dans notre pratique, on a observé qu’il y a un impact psychosocial majeur sur la majorité des patients et leurs familles. Ceci englobe une gamme de réactions émotionnelles et comportementales, ainsi que des ajustements sociaux qui influencent la qualité de vie des individus. Ceci nous a motivé à étudier ces facteurs et les défis sur la prise en charge médicale.
Méthodes |
C’est une étude transversale exhaustive à visée descriptive et analytique réalisée auprès de patients suivis pour cancer du poumon à l’hôpital Hassan 2 d’Agadir depuis juin 2022. La collecte des données a été réalisée à l’aide d’une fiche d’exploitation, puis étudiée sur le logiciel Jamovi.
Résultats |
La moyenne d’âge des patients était 65 ans±3, avec une prédominance du sexe masculin à 75 %. Parmi ces patients, 60 % étaient tabagiques chronique et 40 % avaient une exposition professionnelle aux pesticides. Toutes les femmes de notre étude étaient exposées à la fumée de bois. Parmi, 55 % des patients étaient d’un niveau socio-économique faible et 40 % résident au milieu rural. Le diagnostic était confirmé chez 70 % des patients par biopsie bronchique, lors d’une bronchoscopie et 30 %, lors d’une biopsie scannoguidée. Le type histologique le plus fréquent était le carcinome neuroendocrine pulmonaire dans 37,5 % des cas, 25 % étaient des adénocarcinomes, 25 % carcinome peu différencié non à petites cellules, et seulement 12,5 % carcinome épidermoïde. Parmi, 62,5 % des patients étaient diagnostiqués dans un stade 3 ou 4 de la classification TNM. Parmi, 50 % des patients étaient en détresse émotionnelle au moment du diagnostic, avec signes d’anxiété, de dépression, et la peur de la mort. Parmi, 35 % des patients avaient peur d’être délaissés par leurs familles, ou la société. Parmi, 62,5 % pensent que les traitements médicaux auront un impact péjoratif sur leur qualité de vie, en termes d’effets secondaires et de la gestion de la maladie, ce qui représente un autre volet important dans l’évaluation de la dimension psychosociale du carcinome bronchique. Finalement, 37,5 % espèrent décéder avant que leur prise en charge soit trop lourde sur leur famille du point de vue émotionnel et économique.
Conclusion |
Une compréhension approfondie de ces volets peut guider nos efforts de soutien psychologique et des interventions psychosociales, visant à améliorer la qualité de vie des patients atteints de carcinome pulmonaire et de leurs familles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 17 - N° 1
P. 111 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


