Connaissances et comportements du personnel médical vis-à-vis de la réglementation antitabac : résultats d’une enquête réalisée au CHU MTM de Nabeul (Tunisie) - 12/01/25
, K. Hemissi, H. Dhifallah, R. Bellara, N. Gader, N. Abid, M. Loukil, H. GhrairiRésumé |
Introduction |
Le tabagisme constitue un problème de santé publique en Tunisie. Les mesures législatives qui interdisent le tabagisme dans les lieux publics et notamment les hôpitaux existent mais ne sont pas appliquées. L’implication du personnel de la santé pour la promotion de l’hôpital sans tabac est donc primordiale dans le cadre de la stratégie de lutte antitabac.
Objectifs |
Étudier les connaissances et les comportements du personnel hospitalier du CHU MTM de Nabeul (Tunisie) vis-à-vis de la réglementation antitabac à l’hôpital.
Méthodes |
Il s’agit d’une enquête transversale menée auprès des professionnels médicaux de la santé sur une période de 3 mois (mai–juillet 2024), par le biais d’un questionnaire distribué auto-rempli comportant 49 questions à propos de leurs connaissances, attitudes et pratiques des législations antitabac.
Résultats |
Au total, 167 médecins ont rempli le questionnaire en ligne. L’âge moyen était de 31 ans [24, 52], avec une prédominance féminine (71,2 %). La prévalence du tabagisme actif était de 27,7 % (68,7 % étaient des hommes) et 23,3 % étaient exposés au tabagisme passif. En ce qui concerne la loi antitabac 80,8 % étaient au courant de l’existence d’une loi qui interdit de fumer à l’hôpital. La majorité (88,6 %) pense qu’il est interdit de fumer à l’hôpital, 77,2 % pensent qu’il est interdit de fumer à côté d’une fenêtre ouverte ; 65,8 % croient que le tabagisme est interdit même dans un terrain ouvert, et seulement 52% pensent aussi qu’il est interdit de fumer dans la buvette. Quatre Vingt-quatre pour cent des participants étaient en faveur de la loi antitabac. La présence de messages sanitaires sur les lieux de travail était remarquée par 39,9 %. Selon 62 % du personnel médical, la loi antitabac est rarement appliquée à l’hôpital et 52 % pensent que le personnel respecte rarement ces règlements. La majorité (70 %) ont affirmé que moins de 10 % des espaces sont conformes à la loi antitabac. L’hygiéniste serait selon 44,9 % des participants le responsable de l’inspection antitabac à l’hôpital suivi respectivement du surveillant (28,7 %) et des agents de police (14 %). Seulement, 34,7 % du personnel déclarent avoir fait l’initiative de demander aux personnes d’arrêter de fumer à l’intérieur, alors que la majorité ne prendrait aucune initiative à leur égard.
Conclusion |
D’énormes progrès restent à accomplir quant à l’interdiction du tabagisme à notre hôpital. C’est ainsi que l’intégration systématique à la formation initiale et à la formation continue des soignants des connaissances nécessaires à la prise en charge des fumeurs, est l’une des pistes importantes dans le cadre de la stratégie de lutte antitabac.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 17 - N° 1
P. 136 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


