Pollution atmosphérique, facteur de risque des BPCO ? - 12/01/25
, N. Zaghba, H. Harraz, K. Chaanoun, H. Benjelloun, N. YassineRésumé |
Introduction |
La pollution atmosphérique est reconnue par l’OMS comme facteur de risque de BPCO dans le monde. Selon les données du GOLD 2024, elle est responsable d’environ 50 % du risque attribuable à la BPCO dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective portant sur 45 patients non tabagiques exposés aux oxydes d’azote ou de soufre, de métaux lourds et d’autres gaz à effet de serre ainsi qu’à la fumée de biomasse, admis pour BPCO entre janvier 2023 et juin 2024 au service des maladies respiratoires du CHU Ibn Rochd de Casablanca. Les patients tabagiques ou exposés au tabagisme passif étaient exclus de cette étude.
Résultats |
La moyenne d’âge était de 59,7 ans (extrêmes 44–74 ans). Une nette prédominance féminine était notée dans 86,3 % des cas. Toutes les femmes habitaient en milieu rural et utilisaient la biomasse et le charbon comme principale source d’énergie pour la cuisine dans 86 % des cas, le chauffage dans 11,4 % des cas et d’autres besoins domestiques dans 2,6 % des cas. Les hommes étaient exposés dans un cadre professionnel: grillade et bain maure traditionnels pour la fumée de bois dans 47 % des cas, l’exposition aux oxydes d’azote et de soufre était notée dans 13,2 % des cas chez les patients travaillant dans le curage des égouts et la production des pesticides et 27,4 % d’exposition aux métaux lourds chez les soudeurs et les professionnels agrochimiques et les miniers. La durée moyenne d’exposition était de 25,8 ans. La symptomatologie était dominée par la toux sèche chronique dans 52,8 % des cas et la dyspnée d’effort dans 39 % des cas. La spirométrie réalisée chez tous les patients avait objectivé un trouble ventilatoire obstructif léger dans 18 % des cas, modéré dans 28,7 % des cas et sévère dans 8,2 % des cas. Un test aux B2-mimétiques avait objectivé une réversibilité dans seulement 11,4 % des cas. Selon le Gold 2024, la BPCO était classée groupe E dans 18 % des cas, groupe B dans 54 % des cas et groupe A dans 28 % des cas. Tous les patients étaient mis sous traitement de fond de BPCO avec une bonne éducation thérapeutique et surtout les moyens de protection et de prévention.
Conclusion |
Le lien de causalité démontré entre la pollution et la BPCO incite que la réduction d’exposition est un objectif clé dans la prévention et la gestion de la BPCO. Ceci nécessite une combinaison de politiques publiques, de ressources locales et nationales, de changements culturels et de mesures de protection prises par les patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 17 - N° 1
P. 136 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


